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Et si l’iMac n’était finalement pas si cher ?

L’iMac Pro affole avec son prix élevé et sa configuration d’athlète. Nombreux sont ceux qui décrient son tarif mais est-il vraiment hors de prix quand on essaie de le comparer à la concurrence ?

Un tout-en-un professionnel. L’idée n’est pas complètement nouvelle. Dernièrement, même Microsoft – nouveau dans la conception de PC – s’y est essayé avec son Surface Studio. En revanche, ce qui est nouveau, c’est le niveau des composants qui ont été retenus pour constituer la configuration de l’iMac Pro. Autrement dit, c’est l’étendue des pro éventuellement concernés qui s’élargit tout à coup.

L’iMac Pro est donc le seul tout-en-un professionnel, qui dépasse le cercle pro qu’on attribue traditionnellement à Apple et qu’on résume aux métiers créatifs et artistiques. Avec cette machine, Apple ambitionne d’offrir une machine ultra-puissante dans de nombreux domaines avec un facteur de forme compact. Au point qu’il est presque envisageable que certains pro, photographes, monteurs, etc. puissent se déplacer avec l’iMac Pro s’ils partent pour une mission suffisamment longue. Cela résoudrait le problème de trouver une station de montage sur place avec un écran calibré et connu.

Car l’iMac Pro capitalise aussi sur les technologies introduites dans les dernières générations d’iMac et propose un écran 5K au rendu colorimétrique incroyable.

Une force et aussi une faiblesse

Mettre des puces aussi performantes dans un boîtier aussi compact impose de veiller à limiter l’enveloppe thermique de l’ensemble. Ce n’est pas un hasard si Apple a dû mettre au point un nouveau système de ventilation interne et se vante d’avoir amélioré de 80% les performances du refroidissement par rapport à celui des modèles précédents.

C’est grâce à ces progrès que la firme de Cupertino peut intégrer des processeurs Xeon qu’on trouvait jusqu’à présent dans les Mac Pro ou dans des stations de travail classiques, comme celles que proposent HP ou Dell. Dans un boîtier de cette taille, aussi fin et aussi design, c’est une rareté, du jamais-vu.

Comme souvent, les Xeon W qui ont été retenus ne figurent pas (encore) dans les documentations d’Intel. Il doit toutefois sans doute s’agir d’une version légèrement sous cadencée de modèles d’ores et déjà officiels – en l’occurrence le Xeon W 2145. La firme de Cupertino aime à utiliser des processeurs personnalisés.

Même chose pour les cartes graphiques d’AMD, dont l’enveloppe thermique est théoriquement assez élevée, jusqu’à 225 W. A noter que c’est la Radeon Pro Vega 64 qui consomme le moins avec 175 W affichés.

Quoi qu’il en soit, personnalisés ou non, ces circuits ont été intégrés avec succès par Apple et, sauf mauvaise surprise, le résultat devrait être probant.

Des coûts difficilement comparables

Néanmoins, le facteur de forme du tout-en-un n’a pas que des avantages. Une station de travail PC classique, aussi laide et encombrante soit-elle, regorge de place pour multiplier les unités de stockage ou les cartes graphiques. Tout est pensé pour être accessible facilement. La connectique est par ailleurs généralement plus riche que celle offerte par l’iMac Pro. Même s’il suffit de jeter un œil sur les configurateurs de Dell ou HP pour constater que l’iMac Pro n’a pas trop à rougir de son offre en termes de qualité. Les quatre ports Thunderbolt 3 (au format USB-C) et le port 10 Gigabit Ethernet dessinent les contours de performances solides – et d’une certaine forme d’évolutivité via des stockages rapides et des boîtiers eGPU.

Si on sait également que les utilisateurs pro de Mac n’envisagent que rarement de passer sous PC, avant notre test, c’est en fait ce facteur de forme, qui empêche de comparer précisément l’iMac Pro et les stations de travail concurrentes. La tâche devrait être plus facile l’année prochaine avec le prochain Mac Pro. En jouant avec les configurateurs, mal pensés et lents, des sites de Dell ou HP, on arrive toutefois à des configurations presque équivalentes à l’instant T.

Nous avons donc hanté le site de Dell et de HP pendant de trop longues minutes jusqu’à trouver une configuration qui corresponde peu ou prou à celle de l’iMac Pro. Du côté de Dell, c’est la nouvelle tour Precision 5820, qui est une des seules à proposer des Xeon W, que nous avons retenue. Chez HP, c’est la Z6 G4.

En définitive, en comparant juste les configurations, celle de l’iMac Pro est notablement moins chère. Néanmoins, elle s’accompagne d’un design séduisant et “transportable” qui implique des contreparties réelles. Il faut en effet garder en tête que sa configuration – a priori moins performante, du fait des processeurs et GPU sous cadencés – sera également moins facile à faire évoluer. La question est donc de savoir si cet iMac a ce qu’il faut pour satisfaire les professionnels lors de l’achat et au fil de son utilisation. Le confort et le gain de productivité qu’il proposera seront-ils suffisants pour satisfaire aux exigences quotidiennes et d’amortissement des pro ? Notre test devrait nous le dire.

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Pierre FONTAINE