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Equant/Global One : la fusion de rêve ?

Global One s’était à peine remis de ses ruptures avec Sprint et Deutsche Telekom, qu’il se lance dans un mariage avec Equant. Accueilli très positivement par le marché, ce rapprochement a pour but d’accélérer le processus de croissance et d’internationalisation, moyennant une intégration considérable des réseaux et des services.

Annoncée sous le maître-mot de la synergie, la nouvelle entité portera probablement le nom d’Equant, qui, contrairement à Global One, est coté en Bourse, et sera majoritairement détenue par France Télécom à 54,3 %. Elle bénéficiera de la mise en commun de ressources fortement complémentaires aussi bien en termes d’infrastructures que de services.De par son histoire avec l’industrie aéronautique, le réseau géré par Equant est le plus étendu de la planète et sa couverture est bien supérieure à celle de son futur associé. Il relie les grandes agglomérations de plus de 220 pays avec un réseau de 1,6 million de kilomètres et plus de 30 000 connexions enregistrées pour le troisième trimestre 2000, soit une hausse de 30 % par rapport à la même période en 1999.Embourbé dans des charges d’exploitation trop élevées, dues en partie à un système compliqué d’attribution de coûts avec la SITA, Equant aura désormais le contrôle total du réseau, dont il possédait déjà 85 % des équipements actifs. La SITA devient alors client d’Equant/Global One, lié par un contrat de prestations longue durée de 500 millions de dollars par an. En contrepartie, Equant intégrera le réseau de Global One et aura accès à tous ses canaux de distribution, particulièrement aux réseaux dorsaux hauts débits nord-américains que France Télécom a commencé de déployer en septembre dernier sur 28 villes américaines et qui seront directement reliés par fibres optiques à ses réseaux dorsaux paneuropéens (250 villes sur 16 pays). L’ensemble des 3 700 clients d’Equant/Global One, parmi lesquels figure une majorité des plus grandes multinationales, profiteront donc directement d’une couverture plus vaste et plus capillaire.

Une bonne complémentarité voix/données

L’intégration des deux réseaux cependant ne se fera pas sans mal, même si les fournisseurs d’équipements sont les mêmes (routeurs de Cisco Systems et commutateurs de Nortel Networks). “L’intégration des deux réseaux, affirme Paul Donnely, vice-président d’Equant, ne présentera pas de difficultés majeures, mais elle durera entre 12 et 18 mois. Elle commencera par les régions les plus importantes telles que les États-Unis et l’Europe.”Equant se place, en effet, dans l’optique d’un réseau homogène et sans couture, ce qui exclut la simple interconnexion entre les deux réseaux, et préfigure, au terme d’une rationalisation des équipements et de l’infrastructure, des économies substantielles d’une hauteur de 300 millions de francs par an au bout de trois ans. Les lignes redondantes vont être regroupées, ce qui permettra d’avoir plus de débit à moindre coût, et les points de présence multiples seront traités au cas par cas : en fonction de l’importance du site, ils seront soit reliés en boucle pour augmenter la capacité d’accès, soit il n’en subsistera qu’un seul et les équipements seront réemployés dans des systèmes de back up.Ainsi, le montant des investissements redondants devrait être réduit d’environ 75 millions de dollars par an. Parallèlement, les services internes devront être intégrés, ce qui rejoint les efforts déjà engagés auparavant chez Equant avec le rapprochement entre les deux principales divisions Network Services et Integration Services, estimé à 5 millions de dollars en coûts de restructuration lors de l’annonce des résultats pour le troisième trimestre 2000. Au total, le coût de la restructuration est estimé à 400 millions de dollars, dont la moitié sera financée par France Télécom.Les offres de services des deux sociétés sont par chance complémentaires. Equant est surtout présent sur la transmission de données, avec des offres de services IP, ATM et Frame Relay, qui représentaient 70 % du chiffre d’affaires de Network Services au troisième trimestre 2000. Cette position est particulièrement intéressante pour France Télécom, qui voulait recentrer l’activité de Global One sur les services de données aux entreprises, comme le Frame Relay et l’Internet, et qui gagne donc un à deux ans sur ses objectifs.Inversement, Equant aura accès à l’ensemble des réseaux de distribution de France Télécom et profitera des capacités large bande de Global One pour intégrer des services voix sur IP et des services voix fixe/mobile, ces derniers étant désormais sous-traités par l’opérateur historique. Ce système de ventes croisées bénéficiera à l’ensemble de la clientèle, issue à deux tiers d’Equant en termes de chiffre d’affaires.“Les deux sociétés se complètent bien, conclut le vice-président d’Equant. Les clients de Global One auront accès à une meilleure offre données, et les clients d’Equant à une meilleure offre voix.”Ce nouveau leader de la communication d’entreprise affiche un chiffre d’affaires annuel pro forma compris entre 2,5 et 3 milliards de dollars. Il faudra attendre le premier semestre 2001 pour voir la fusion effective, avec l’annonce du business model et des grandes lignes de l’organisation de la future société. En attendant, les deux entités resteront distinctes et assureront normalement leurs prestations. ( www.equant.com) ( www.francetelecom.com) ( www.globalone.net).

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La rédaction