Passer au contenu

ENX, le VPN IP de l’industrie automobile

Les constructeurs automobiles européens ont mis sur pied ENX, une infrastructure de réseau privé virtuel spécifiquement adaptée aux besoins de leur secteur. Il est commercialisé aujourd’hui par Global One/Equant, BT et Deutsche Telekom.

Le service ENX (European Network eXchange) est un service de connexion à un RPV, détaché de l’Internet et reliant entre eux les constructeurs automobiles européens et leurs partenaires. Il remplace ainsi les anciennes liaisons X25 et RNIS qui servaient au transfert de données EDI et CAO, et permet l’utilisation de nouveaux services comme le déport d’applications interactives ou la communication multimédia. Il apporte également un meilleur rapport qualité/prix et une couverture géographique plus large.
ENX a été créé pour réduire les cycles de développement des projets automobiles et accélérer les flux de communication entre les constructeurs et leurs partenaires. Dans un secteur où les chaînes de production et de commercialisation sont complexes et éclatées, l’extranet ENX est une des réponses mises en ?”uvre pour simplifier les processus sur l’ensemble des filières conception, achats, logistique, après-vente et facturation.

“Aujourd’hui, explique Michel Le Méro, chef de projet ENX au sein de Galia (Groupement pour l’amélioration des liaisons dans l’industrie automobile), un constructeur automobile est avant tout un assembleur. Plus de 70 % de la production est externalisée auprès de fournisseurs et de sous-traitants. ENX contribue à diminuer le temps de mise sur marché.” Le service d’accès est fourni par des opérateurs globaux qui interconnectent leurs réseaux respectifs à un backbone IP d’échange fourni par l’opérateur pan-européen Ebone, division de GTS. L’interconnexion directe entre les opérateurs est également permise. Deutsche Telekom et GlobalOne/Equant ont été les premiers à développer une offre commerciale ENX. Celle de Global One repose sur son offre Global IP VPN.

Mille utilisateurs d’ici à fin 2001

D’autres opérateurs ont déjà demandé à s’interconnecter au réseau. Ils sont actuellement en phase pilote comme Telefónica et BT, ou en phase projet comme Telia et Uunet. L’objectif pour fin 2001 étant d’avoir 6 opérateurs certifiés et interconnectés, pour près de 1000 utilisateurs raccordés.
Les caractéristiques fonctionnelles et techniques du service ont été définies par l’association ENX, association de loi 1901 fondée en mars 2000, dans un cahier des charges de certification (RFC). Ce document délimite les zones de responsabilités de chaque opérateur et fixe les prestations et les niveaux de service minimaux. Le service ENX comporte toujours le raccordement, l’allocation d’un nom de domaine de type “enxo.org “, l’allocation d’adresses officielles ENX, un trafic illimité sur le réseau et une supervision et assistance client. La qualité de service est garantie contractuellement, avec une disponibilité de 99,5 % et un temps de transit maximal de 230 ms en Europe. Les dispositifs de sécurité, tels que le tunneling Ipsec, le chiffrage 3DES et l’authentification certifiée, sont également prédéfinis.

“Pour pouvoir assurer un certain niveau de service aux utilisateurs d’ENX que nous enregistrons, précise Michel Le Méro, nous sommes en contact permanent avec les opérateurs et nous surveillons de près leurs planifications de capacités et l’évolution de leurs réseaux.”

L’association impose également aux opérateurs une politique tarifaire simplifiée, indépendante de la quantité de données transmises et de la destination des flux. Les opérateurs sont conciliants : ils établissent des contrats directement avec tous les grands noms du secteur automobile européen tels que Audi, BMW, Ford, Man, Michelin, Opel, Porsche, PSA, Renault, Siemens, Volvo, Volkswagen, et même des sociétés comme Dassault, qui n’ont pas de lien direct avec l’automobile. L’association ENX, quant à elle, se rémunère par des frais d’inscription (modestes), et, surtout, par une redevance des opérateurs calculée sur un pourcentage du chiffre d’affaires de ces derniers.

Un groupe de travail prépare l’interconnexion globale

ENX n’est pas unique en son genre : il existe des services semblables en Amérique (ANX), au Japon (JNX), en Corée (KNX) et en Australie (AANX). Ces services diffèrent par leur organisation et leur modèle économique. L’interconnexion globale est techniquement possible, mais ne se justifie pas encore de par les besoins des partenaires. Cependant, le groupe de travail GNX, Global Network eXchange, planche déjà sur le sujet (www.enxo.com) (www.ebone.com) (www.galia.com).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction