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En France, les parents ne savent pas vraiment ce que font leurs ados en ligne

Si la moitié des parents d’ados ont participé à la création des comptes de leur progéniture sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas toujours conscients de ce que font leurs enfants en ligne révèle une étude Mcafee.

Si aux Etats-Unis, la moitié des parents vont sur Facebook pour surveiller ce que leurs enfants y font, en Europe la confiance est plus de mise. Pourtant les risques auxquels leur progéniture est exposée sont réels : pornographie, cyber-harcèlement, vol de données… Pour savoir où en sont les jeunes Européens et leurs parents, McAfee a publié, le 21 novembre 2013, les résultats de son étude Digital Deception réalisée par Atomik Research en France, en Allemagne, en Espagne, au Pays-Bas et en Italie. Voici ce que cette enquête nous révèle sur les adolescents français et leurs parents.

Le décalage entre ce que font les ados en ligne et la perception qu’en ont leurs parents est une réalité. 35% des parents estiment qu’Internet est un outil très dangereux mais ils n’en interdisent pas l’accès à leurs ados. 53 % des adultes pensent que leurs enfants (âgés de 13 à 17 ans) passent une à trois heures en ligne chaque jour là où 31% des ados avouent consacrer de 3 à 5 heures à cette activité.

Alors que l’an dernier, les adolescents français semblaient moins exposés au cyber-lynchage que les autres jeunes Européens, le phénomène semble s’accroître. Ainsi 81 % des 13-17 ans déclarent avoir assisté à des comportements cruels ou méchants envers un ami ou un camarade de classe sur Facebook. Si cela a naturellement suscité la colère de 81 % des victimes, 31 % d’entre elles ont manifesté une envie de ne plus vivre.

« Face aux menaces et à la dangerosité que représente Internet pour les enfants, les parents doivent tenir un rôle préventif auprès de leur progéniture afin de les préserver. Il demeure du ressort de leur parent de les prémunir face aux dangers du Web tels que la cyber-intimidation qui a pris de l’ampleur depuis quelques années », commente Virginie Klès, la sénatrice qui a déposé un amendement au projet de loi sur l’égalité hommes/femmes concernant le cyber-harcèlement.

Selon l’étude, 67 % des adultes ont déjà abordé le sujet du cyber-lynchage avec leurs ados en leur donnant des conseils de prudence. Mais les jeunes semblent bien conscients des dangers du Net comme le montre la vidéo ci-dessous.

Les parents savent que leurs ados piratent des contenus culturels

Autre décalage relevé par l’étude, 71 % des parents pensent que leurs enfants n’ont jamais cherché ou consulté volontairement des contenus pornographiques en ligne, alors qu’un sur dix admet l’avoir fait. 14 % des jeunes déclarent en avoir regardé volontairement et 33 % accidentellement. En fait, quasiment les deux tiers des adolescents avouent avoir parfois cherché des contenus pornos en ligne…

Si la quasi-totalité des parents (82 %) font confiance à leur progéniture pour ne pas tricher à un examen grâce à une technique vue sur le Web, 6 % des jeunes avouent l’avoir déjà fait et 22 % d’entre eux déclarent avoir déjà regardé les réponses à un examen sur la Toile. Le décalage est moins grand en ce qui concerne le piratage de musique ou de films en ligne : 24 % des parents pensent que leur enfant a déjà commis ce genre d’infraction et 27 % des 13-17 ans admettent avoir déjà piraté du contenu culturel.

Le partage d’éléments privés en ligne fait également partie des préoccupations des parents. Pour eux, le plus grand danger est que leur enfant affiche son numéro de téléphone portable en ligne, plus que son adresse e-mail. L’étude souligne que les adultes n’ont pas pris la mesure de la quantité de données que les jeunes partagent sur la Toile. Seuls 40 % d’entre eux pensent que leur adolescent à déjà mis en ligne des photos personnelles alors 5 % des jeunes ont déjà publié une photo d’eux ivres et 3 % des photos suggestives.

Pour surveiller le comportement en ligne de leurs ados, 53 % des parents déclarent avoir déjà discuté avec leur enfant de la sécurité en ligne, mais seuls 26 % utilisent un logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur familial. Mais les ados (30 %) avouent cacher ce qu’ils font en ligne à leurs parents voire effacent leur historique de navigation (36 %)… tandis que 77 % des parents pensent que ce n’est pas le cas. « Les parents font parfois un peu trop confiance à leurs enfants quant à leur comportement en ligne », conclut François Paget, chercheur de menaces au sein de McAfee Labs.

A lire aussi :
Eric Schmidt : « les erreurs des ados les poursuivront toute leur vie », paru le 27/5/2013
79 % des parents jugent Facebook « dangereux » pour les enfants
, paru le 4/1/2013

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Cécile Bolesse