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En France, le télégramme n’a pas encore dit son dernier mot

Outre-Atlantique, le mythique service vient de fermer. Dans l’Hexagone, ce moyen de communication a évolué et reste surtout utilisé par les professionnels.

C’est tout un symbole de l’histoire des Etats-Unis qui vient de disparaître, évoquant aussi bien la conquête de l’Ouest que la guerre de Sécession : le télégramme américain vient de tirer sa révérence, définitivement battu par le
téléphone d’abord, puis, plus récemment, par les e-mails et les SMS. La célèbre compagnie Western Union, reconvertie depuis longtemps dans les transferts internationaux de devises, a préféré mettre fin à son service le 27 janvier dernier. Elle
l’a annoncé sur son site.A l’intérieur de nos frontières, le service existe toujours, malgré l’omniprésence d’Internet. C’est France Télécom qui en assure le fonctionnement. Mais ce n’est plus sous sa forme historique. Finie l’époque où le facteur apportait le
petit papier de couleur pour annoncer une nouvelle urgente. Le télégramme français s’est mis au goût du jour, avec le téléphone et le Web (lire encadré). Pour l’anecdote, il se termine encore et toujours par le célèbre
‘ NNNN ‘ (fin de transmission).

Preuve devant un tribunal

Si le télégramme subsiste en France, c’est qu’il possède des particularités qui lui garantissent sa survie. Par exemple, ‘ le télégramme est utile pour communiquer de toute urgence avec quelqu’un qui est en liste
rouge et à qui nous pouvons faire parvenir quand même un message ‘,
indique Xavier Le Floc’h, directeur du service Télégramme chez France Télécom, où travaillent une soixantaine de personnes aujourd’hui.De plus, le télégramme, à la différence d’un e-mail banal ou d’un SMS, possède un contenu certifié, génère un récépissé de dépôt du message et peut même servir de preuve devant un tribunal, indique France Télécom. Si les particuliers
s’en servent encore pour certains événements (naissance, décès, etc.), le service est donc, de par sa nature, surtout prisé par les entreprises ou par les autorités (tribunaux, services de police…). Un télégramme, par exemple, peut permettre
à une entreprise de signaler, rapidement et officiellement, qu’une absence injustifiée au travail est constatée.‘ Le télégramme peut faire office de convocation officielle dans certains cas, comme une prise de poste dans l’enseignement ou un intérim. Certains secteurs, comme les transports, l’intègrent à leur mode
d’organisation. Les agences immobilières sont aussi de grandes utilisatrices, pour constituer une preuve de vente ‘,
précise Xavier Le Floc’h.Utilisé à 85 % dans des situations professionnelles, le télégramme connaît une légère et inévitable érosion aujourd’hui. En 2004, un million d’exemplaires ont été acheminés. En 2005, le chiffre a regressé à 900 000. En
2006, France Télécom prévoit ‘ une très légère baisse ‘.

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Guillaume Deleurence