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En achetant Macromedia, Adobe unit PDF et Flash

L’annonce a fait l’effet d’un véritable coup de tonnerre dans l’univers de la création graphique : l’éditeur Adobe rachète son concurrent Macromedia.

Le premier est l’inventeur des célèbres formats PostScript et
PDF
(Portable Document Format) et l’éditeur du logiciel de retouche Photoshop. Le second, le créateur de la technologie d’animation
Flash et de Shockwave. Aujourd’hui, l’annonce de leur rapprochement fait sensation dans l’univers de la création graphique.Pour la somme de 3,4 milliards de dollars environ, l’historique Adobe Systems s’offre donc le prodige Macromedia, dont le
chiffre d’affaires 2004 culminait à 369,8 millions de dollars. Approuvée par les comités de direction des deux sociétés, cette acquisition prendra la forme d’un
échange d’actions. Chaque titre Macromedia sera ainsi échangé contre 0,69 action Adobe, soit une valeur de 41,86 dollars, d’après les cours de clôture du vendredi 15 avril.

Une union complémentaire

Après des années de bataille juridique pour diverses accusations de plagiat de brevets, les deux éditeurs américains se sont donc entendus pour mettre en commun leurs savoir-faire technologiques. ‘ Cela semble
logique au vu des orientations des deux sociétés,
indique Bola Rotibi, analyste au sein du cabinet Ovum. Historiquement, Adobe est une référence dans le secteur de la création graphique hors ligne, notamment dans les mondes de
l’édition et de la presse. D’autre part, Macromedia s’est imposé dans les interfaces graphiques utilisateurs (GUIs) avec ses outils Dreamweaver et Flash. ‘
Renforcée par ces technologies, la société Adobe Systems prévoit de concentrer ses développements sur les marchés de la mobilité et des entreprises. ‘ L’intégration durera plusieurs mois,
souligne Stéphanie Saïssay, responsable communication de l’éditeur californien. Les premiers produits communs ne seront disponibles qu’à la fin de cette année ou au début 2006. ‘

Des logiciels en concurrence

Avec 90 % d’utilisateurs communs aux deux éditeurs, ce rapprochement satisfait les professionnels. ‘ Cela devrait résoudre les problèmes d’interopérabilité entre formats de création,
apprécie Marina Taurus, graphiste indépendante. Jusqu’à présent, pour transférer une image de Photoshop en Flash, il fallait la convertir en un format intermédiaire type Gif ou Jpeg. Logiquement, cette étape devrait
disparaître. ‘
Par ailleurs, les fonctionnalités des solutions devraient s’enrichir. Ainsi, les projets graphiques et les développements Web de grande ampleur devraient gagner en souplesse.Cependant, l’effet d’annonce passé, les utilisateurs s’interrogent. Sur le forum de Macromedia, Ned, un internaute, se demande : ‘ Moins de concurrence = moins de
qualité/compétitivité en général. Quid des combats FlashPaper/PDF, SWF/SVG ? ‘
Les deux éditeurs devront, en effet, faire le ménage dans leurs gammes de produits, parfois en concurrence directe (Adobe Illustrator et
Macromedia Freehand ou Adobe Golive et Macromedia Dreamweaver par exemple).L’enjeu réside aussi dans la maîtrise des flux de production sur le marché des développements multimédias. En s’adjugeant le célèbre lecteur Flash, Adobe Systems ?” déjà en position dominante sur la technologie
PDF ?” contrôle les technologies de création multimédia compatibles avec tous les environnements PC, Mac et de téléphonie mobile.Dès lors, installé au carrefour de la gestion des composants graphiques, il s’impose comme l’interlocuteur obligé de tous les éditeurs qui souhaitent développer des solutions multimédias, notamment pour les plates-formes
mobiles. Une position quasi hégémonique qui annonce une nouvelle et féroce concurrence. En 2003, Microsoft rachetait la société Creature House, éditeur hongkongais d’Expression, un logiciel d’animation 2D concurrent de Flash.

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Nasséra Zerkak