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EMC s’offre le spécialiste de la virtualisation

Pour 635 millions de dollars, EMC met la main sur VMware. La start-up était devenue la société de référence sur le marché naissant de la virtualisation des serveurs.

Résumer l’informatique d’une entreprise en un logiciel. La virtualisation est, aujourd’hui, la grande promesse des fournisseurs désireux de synthétiser serveurs, réseaux et stockage sur un écran d’ordinateur. Un grand chantier dont EMC
vient de poser une pierre essentielle en faisant l’acquisition de l’éditeur VMware.Ce dernier aura coûté 635 millions de dollars en liquide au spécialiste du stockage. Ce qui n’est pas grand-chose pour une société aux coffres-forts réputés bien remplis et qui a déjà mis la main cette année sur deux gros
éditeurs : Legato et Documentum. Mais ce qui est plutôt bien pour une start-up créée en 1998.Avec ses produits pour PC et serveurs, VMware a quasiment créé le marché du partitionnement logiciel pour machines Intel en entreprise. Sur un seul ordinateur peuvent alors cohabiter simultanément des Windows 2000, des Windows XP, des
Linux et autres Netware, s’échangeant des données comme si l’utilisateur n’avait en face de lui qu’un seul système d’exploitation.Une technologie particulièrement affinée par VMware qui permet à l’éditeur de devenir le chouchou des fabricants de serveurs, HP, Dell, IBM… Et des autres.

VMware s’intègre parfaitement dans la stratégie d’EMC

Les fabricants de matériel de stockage s’y intéressaient aussi, cette fois pour la
virtualisation de leurs systèmes. ‘ Nous regardions VMware de près depuis un an, explique Erez Ofer, vice-président exécutif chargé de la
stratégie technologique d’EMC, un produit comme Control Center [logiciel d’administration des serveurs virtuels,NDLR] est très intéressant en termes de gestion du stockage. Et comme de plus en plus de monde
s’approchait d’eux, nous avons préféré les acheter rapidement. ‘
C’est que VMware s’intègre bien dans la stratégie de gestion du cycle de données (ILM) d’EMC. ‘ Ils veulent pouvoir contrôler les zones de stockage virtuel
où les informations circuleraient de manière transparente d’un support à l’autre, en fonction des besoins,
précise Robin Burke, analyste de Gartner Group spécialisé dans le stockage. Et les produits achetés permettent justement
de déplacer sans effort des données d’une plate-forme à une autre. ‘
EMC s’est engagé à conserver les produits VMware. Et les effectifs de l’éditeur, qui deviendra une filiale propre. Les détails de la stratégie produits seront, eux, annoncés en janvier. D’ici là, EMC devra régler la question de la
neutralité de VMware. Pouvant faire tourner plusieurs systèmes d’exploitation, fonctionnant avec une vaste gamme de serveurs et de produits de stockage, les logiciels de l’éditeur jouent un rôle d’espéranto de l’informatique professionnelle.Leur passage sous l’étendard EMC suscite donc des inquiétudes, que le constructeur tente de dissiper : ‘ Nous comptons garder VMware aussi ouvert que possible, poursuit Erez Ofer,
nous bénéficierons en interne de plus de détails, d’une meilleure intégration avec nos produits, mais il ne sera pas impossible de faire fonctionner ces logiciels avec du matériel Network Appliance ou Fujitsu [concurrents d’EMC,
NDLR]. ‘Une affirmation qui devra être vérifiée dans le futur. Et pas d’historique pour s’assurer du comportement passé dEMC puisque la compagnie spécialisée dans le stockage fait ici véritablement ses premiers pas sur le marché des serveurs.
Ce qui ne semble pas effrayer une société bien décidée à ne plus traiter stockage et serveurs que comme un vaste réservoir de ressources informatiques interchangeables.

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Ludovic Nachury