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EMC se lance dans le NAS

Avec ses deux nouveaux serveurs NAS de haut de gamme, EMC tente de rattraper son retard sur le marché du NAS, légitimant un peu plus l’attrait que suscite ce dernier

Le NAS doit être vu comme une fonction d’un système de stockage, c’est-à-dire d’un SAN “, a martelé Alain Le Prado, directeur des ventes NAS (Network Area Storage) chez EMC, faisant de la connectivité à un réseau de stockage l’un des points clés de l’offre NAS que le fabricant a présentée mercredi dernier, simultanément en Europe et aux États-Unis. “Stockées sur des systèmes NAS sans lien de consolidation, les données sont aussi éparpillées qu’elles l’étaient sur les postes de travail PC avant que la mise en place de réseaux Ethernet ne permette leur mutualisation sur des serveurs, puis dans des environnements de stockage dédiés “, a-t-il poursuivi. Une problématique d’infrastructure à laquelle répondraient parfaitement, selon lui, les architectures SAN (Storage Attached Network).

L’IP4700 joue la redondance

Pour étayer cette profession de foi, EMC a présenté deux nouveaux équipements. Le plus attendu était le serveur NAS IP4700, connu jusqu’à présent sous le nom de code ” Chameleon ” (prononcer caméléon) et présenté comme le concurrent direct du serveur NAS de haut de gamme de Network Appliance, le FC840c. Héritier des technologies et de l’architecture des baies Clariion (une société qu’EMC a rachetée il y a presque deux ans), l’IP4700 joue la carte de la redondance. Le contrôleur dispose ainsi de quatre unités de calcul, chacune dotée d’un processeur Pentium III à 733 MHz et interconnectée par deux boucles Fibre Channel. En ce qui concerne les disques, EMC propose des baies de dix emplacements comprenant dix disques de 36 Go Fibre Channel, dont un disque de secours (hot spair). Au total, l’IP4700 peut offrir une capacité de stockage utile de 2,8 To en mode Raid 5 (3,6 To bruts). D’après des tests menés par le fabricant, les performances de l’IP4700 seraient au moins égales à celles de son concurrent, le FC840c. EMC met aussi en avant l’architecture redondante de son serveur et revendique ainsi un coût total d’exploitation inférieur à celui de son rival. Et cela malgré un ticket d’entrée plutôt élevé : autour de 620 000 F ht (94 520?) pour 180 Go de stockage utile.

Vers une nouvelle catégorie de serveurs hybrides NAS-SAN

En parallèle, EMC a présenté une version modifiée de son serveur de stockage Celerra, qui évite de recourir à un serveur classique pour accéder aux données. Composé d’une grappe de 14 serveurs de fichiers NAS, le Celerra SE reste cependant indissociable d’une baie Symetrix.Sa version de bas de gamme se compose d’ailleurs pour moitié d’une grappe de serveurs NAS et, pour l’autre, d’une petite baie Symetrix. Pour pousser un peu plus loin son concept qui fait du NAS un service de l’infrastructure SAN, EMC propose son nouveau logiciel HighRoad. “Nous utilisons le réseau local pour envoyer les requêtes de données de l’application vers le système de stockage, qui répond au serveur en utilisant un lien Fibre Channel dédié “, détaille Alain Le Prado. Ce logiciel tire parti de la technologie de capture mise au point par CrosStor, une société rachetée le 2 novembre dernier par EMC, et dont s’inspirent aujourd’hui aussi bien des constructeurs de systèmes de stockage, comme Sun (avec son offre StorEdge), que des éditeurs de logiciels de sauvegarde (Veritas vient d’annoncer sa solution Vertex).À mi-chemin entre le NAS et le SAN, les équipements proposés par EMC apparaissent à première vue comme précurseurs d’une nouvelle catégorie : les serveurs SAN dédiés (SAN Appliance), qui combineraient la simplicité du NAS et la solidité structurelle des SAN. Mais sur ce terrain, le numéro un du stockage n’est pas le premier (lire notre encadré), même si sa stature donne à cette tendance ses lettres de noblesse. Le fabricant américain MTI affirme en effet disposer d’une offre similaire depuis plus d’un an. Pour les autres, il s’agit encore de projets dont beaucoup ne verront pas le jour avant l’été. En octobre dernier, Pat Martin, le PDG de StorageTek, nous confiait qu’il cherchait “à développer un équipement hybride SAN-NAS “, et travaillait sur la virtualisation des données, mais sans indiquer de date précise.Un mouvement que les grands noms du NAS observent avec ironie (lire notre encadré), expliquant que les constructeurs de baies tentent aujourd’hui d’entrer sur un marché qu’ils dédaignaient jusqu’à présent.

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PAUL PHILIPON DOLLET