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EMC revoit ses ambitions à la baisse pour renouer avec les profits

Le spécialiste du stockage coupe dans ses effectifs, rationalise sa gamme et mise sur son partenariat avec Dell. Objectif : être à nouveau bénéficiaire au second semestre 2002.

Cisco, EMC, Oracle et Sun formaient les quatre cavaliers de l’Internet, invincibles et promis à une croissance sans fin. Deux ans après l’explosion de la bulle Internet, deux d’entre eux, Sun et EMC, alignent les trimestres dans le rouge. A l’occasion de sa journée consacrée aux analystes financiers, organisée jeudi à New York, EMC, le numéro un du stockage, a bien promis un retour aux bénéfices. Pour y parvenir, la compagnie revoit ses ambitions à la baisse.L’heure est donc aux économies. Premiers touchés : les employés. Les effectifs sont passés de 24 500 à 19 000 en un an, soit une baisse de 22 %.La logistique aussi a été remise en cause. ” Nous n’utiliserons bientôt plus que trois modèles de disque dur contre dix auparavant, explique Dave Donatelli, vice-président exécutif en charge de la division Storage Platform Operations. Le nombre d’alimentations passera lui de sept à trois. Nous limitons ainsi les tests d’intégration et achetons ces composants en plus grandes quantités donc à des prix plus bas. “Les laboratoires de test et d’interopérabilité, auparavant propres à chaque ligne de produit, ont été regroupés. Des coupes dans la R&D qui, EMC le promet, n’affecteront pas la qualité des produits.

Retour aux bénéfices dès le second semestre

Avec ce régime forcé, le constructeur s’est fixé une échéance : gagner à nouveau de l’argent au second semestre 2002. C’est que, à force de couper dans les dépenses, EMC a pu diminuer le chiffre d’affaires nécessaire pour atteindre l’équilibre. Aujourd’hui, pour être bénéficiaire, il lui faut vendre pour 1,55 milliard sur un trimestre, contre 1,77 l’an dernier. Mais le pari n’est pas gagné puisque le chiffre d’affaires du dernier trimestre s’est élevé à 1,3 milliard de dollars. Et que les clients d’EMC exercent une forte pression sur les prix.De plus, comme l’explique William Teuber, le directeur financier de la compagnie, ” la mode dans les entreprises aujourd’hui est plutôt aux budgets informatiques pas entièrement dépensés “. Une morosité des achats qui pousse EMC à se tourner vers la croissance externe. Des acquisitions d’éditeurs sont ainsi à venir, manière de regonfler les marges à bon compte.

Dell en cavalier blanc

Reste que, dans un marché stable, voire en régression, la concurrence s’annonce rude. En particulier celles d’IBM, avec son offre Storagetank, et de Hitachi Data Systems, dont les accords avec HP et Sun semblent porter leurs fruits. Une stratégie de partenariat qu’EMC est en train de mettre en place. Car ni les nouveaux produits ni la baisse des prix ne pourront enrayer la chute, en l’absence de canaux de distribution solides.La compagnie fait donc grand cas, dans le discours des dirigeants, de son accord avec Dell. Le constructeur texan, qui jouera le rôle de sous-traitant pour la fabrication des produits de stockage d’entrée de gamme, pourra en effet commercialiser à sa guise lensemble des produits EMC.

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Ludovic Nachury, à New York