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” Elever la DSI au rang de centre de profits “

Il semble assez paradoxal de considérer la DSI comme un centre de coûts dans un monde où l’information est partout devenue stratégique. Mais, pour l’élever au…

Il semble assez paradoxal de considérer la DSI comme un centre de coûts dans un monde où l’information est partout devenue stratégique. Mais, pour l’élever au rang de centre de profits, il faut transcender deux types de difficultés : d’une part, cette évolution s’inscrit en dehors des habitudes prises ; d’autre part, la mesure de la valeur créée par la DSI n’est jamais facile à calculer. Il s’agit d’un centre de profits indirects. Pourtant, le directeur des systèmes d’information doit être un acteur de ce changement. Sa crédibilité et, parfois, sa survie professionnelle sont en jeu. En effet, si, pour l’entreprise, informatique rime avec dépenses excessives, diverses solutions plus ou moins adaptées seront recherchées pour réduire la facture : éclatement dans les services utilisateurs, outsourcing, restrictions budgétaires sans discernement… Autant de menaces pour le département informatique. Voici donc quelques pistes pour amorcer le changement.Tout d’abord, le DSI se doit de parler le langage de la direction générale. La notion de création de valeur implique qu’un investissement soit créateur de valeur s’il rapporte davantage qu’un placement sans risques. Dès lors, il ne suffit pas qu’une entreprise, qu’un projet informatique ou que tout autre investissement soient rentables pour créer de la valeur. S’ils sont moins rentables que des placements défensifs, ils détruisent de la valeur.Le DSI doit donc appliquer des techniques spécifiques pour prouver que la DSI crée bien de la valeur au sein de l’entreprise. Pour un projet informatique, la création de valeur est fonction de deux paramètres : la pertinence du projet et l’efficacité de l’équipe. La pertinence du projet correspond aux recettes ou aux économies que le projet permet de réaliser dans l’entreprise. L’efficacité de l’équipe informatique se mesure en quantité de logiciels produite par millier d’euros. Or, pour être mesurée, la pertinence impose un bon niveau de communication avec l’utilisateur. L’efficacité de la DSI fait, elle, l’objet de débats d’experts, car l’unité d’?”uvre parfaite n’existe pas pour mesurer la quantité de logiciels. Toutefois, mieux vaut produire des mesures imparfaites plutôt que ne rien produire du tout et s’exposer à des appréciations totalement subjectives.Enfin, le DSI devra particulièrement soigner sa communication “financière”. Sur ce terrain, à peu près partout, des progrès importants seront visibles à l’horizon dix-huit à vingt-quatre mois. C’est dans l’air. Tous les acteurs de l’entreprise sont, en effet, demandeurs d’une meilleure lisibilité des opérations et d’une justification économique normalisée. Le rapport annuel de la DSI devrait donc s’imposer bientôt dans la plupart des grandes organisations. Il mettra en lumière la manière dont les informaticiens s’y prennent pour réduire leurs coûts de fonctionnement et pour créer plus de valeur, projet par projet.Ce rapport annuel est analogue, dans l’esprit, à ce qu’une entreprise produit chaque année pour ses actionnaires. Il constitue une voie de progrès importante, car, pour nombre de DSI, le reporting actuel se limite encore à une approche budgétaire : “Avons-nous ou non dépensé ce qui était prévu ?”. Tandis que la vraie question économique reste sans réponse valable : “Quavons-nous produit avec ces fonds ? “.

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Alan Fustec