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Effacer définitivement ses fichiers stratégiques

L’ancien ministre Michel Charasse révélait, en décembre 2001, dans l’émission ” On ne peut pas plaire à tout le monde “, qu’il détruisait physiquement chaque mois son disque dur.Existe-t-il d’autres moyens et que peut-on récupérer en cas de besoin ? Paul Dujoncourt, directeur général d’Ontrack, répond à ces questions.

O1 Réseaux : Il existe, dans les normes militaires, de nouveaux procédés censés supprimer totalement les données d’un disque dur. Peut-on effacer un disque de manière sûre ?Paul Dujoncourt : Tout dépend de la virulence des “attaques “. Pour les données les plus sensibles (quand le coût et le temps n’ont pas d’importance), sept passes d’écrasement seront plus que suffisantes dans presque tous les cas. Une récupération ne permettrait pas d’obtenir des données exploitables. Surtout, le coût serait trop élevé, et il serait bien plus efficace d’aller collecter les données à la source… ou dans la poubelle.01 R. : Que penser du formatage physique de bas niveau ?P. D. : Les formatages de bas niveau sont possibles aussi bien sur les lecteurs IDE que sur les lecteurs SCSI. Cependant, les commandes de formatage de bas niveau des disques IDE sont de moins en moins accessibles. La différence principale entre un logiciel d’écrasement et le formatage de bas niveau réside dans l’automatisation du logiciel pour effectuer plusieurs passes, éventuellement avec des objectifs différents. Outre ses fonctions d’écrasement, notre logiciel, DataEraser 2.10, peut aussi utiliser des fonctions de formatage de bas niveau pour effacer des données sur un lecteur SCSI. Les logiciels d’écrasement affichent donc un travail plus fiable. Généralement, ils écrasent les zones de données, mais ignorent les zones de contrôle utilisées en interne pour la gestion du disque. Le formatage de bas niveau permet alors d’écraser ces zones de contrôle, celles-ci ne contenant que les données utilisables par le lecteur, et aucune donnée utilisateur. La prochaine version de DataEraser effacera directement les zones de contrôle des disques durs, y compris les secteurs de “rechange” qui compensent les secteurs défectueux.01 R. : L’évolution technologique des disques peut-elle influer sur les possibilités de récupération ?P. D. : Avec la venue de nouveaux lecteurs, la précision de fabrication s’est nettement fait sentir. Mais, en raison de l’augmentation de la densité des informations, tout ce qui autorise l’accès aux données (têtes de lecture, dispositifs de contrôle des têtes et systèmes de contrôle de la vitesse) a gagné en complexité. Il nous a donc fallu concevoir des outils d’une plus grande précision, capables de contrôler toutes les pièces en mouvement. Au final, les récupérations ne sont donc pas plus difficiles sur les disques modernes. L’enjeu est essentiellement une course technologique avec des investissements plus importants.01 R. : Quelle aide peuvent vous apporter les systèmes de fichiers journalisés ?P. D. : Le contenu des fichiers journal fournit des indices sur la cause probable de la défaillance. Cette information est d’une importance capitale pour la détermination de la meilleure procédure à suivre. Certains fichiers journal peuvent être utilisés pour revenir, étape par étape, à l’état d’un système de fichiers où un fichier récupéré sera à nouveau exploitable.01 R. : Lorsqu’un disque dur est endommagé, quelles sont les précautions à prendre avant de l’envoyer à un laboratoire ?P. D. : Ne pas écrire sur le média, le protéger mécaniquement et le préserver de l’électricité statique.

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Olivier Ménager