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Edward Snowden pourrait trouver refuge en Suisse

Le procureur général de la confédération envisage d’accorder un sauf-conduit au lanceur d’alerte s’il vient témoigner à propos des activités d’espionnage américaines. Cela pourrait être une première étape vers un asile politique durable.

La cavale d’Edward Snowden pourrait peut-être trouver son point d’orgue au plein milieu de l’Europe, en Suisse. Selon un rapport d’expertise commandé par le procureur général de la confédération et révélé par le journal Sonntagszeitung, le lanceur d’alerte pourrait venir témoigner à propos des activités d’espionnage américaines sans pour autant risquer une extradition vers son pays natal. En effet, le ministère public helvétique enquête sur les activités de renseignement étranger et cherche, dans ce cadre, à profiter du savoir extraordinaire de l’ex-agent secret. Ce dernier est intéressé à coopérer à condition que sa sécurité et sa liberté de mouvement soient garanties.

D’après le rapport, un tel sauf-conduit est parfaitement envisageable si les actions pour lesquelles Edward Snowden sont « essentiellement d’ordre politiques ». Seuls des « engagements gouvernementaux prioritaires » pourraient y faire obstacle, par exemple si le gouvernement helvétique a signé un accord particulier avec les Etats-Unis. Un point que le procureur général doit encore vérifier.

Mais comment le faire venir ?

Pour Edward Snowden, témoigner devant les institutions helvétiques augmenterait ses chances de trouver asile politique dans la confédération. C’est en tous les cas l’avis de Sarah Progin-Theuerkauf, professeure de droit à l’université de Freiburg, citée par Sonntagszeitung. Le lanceur d’alerte avait déjà sollicité la Suisse en juillet 2013 pour un éventuel asile politique, mais sans succès.

Reste néanmoins à résoudre un sérieux problème : comment faire venir Edward Snowden en Suisse ? Pour venir, l’ex-agent de la NSA devra traverser l’espace aérien d’un certain nombre de pays qui ne verrait pas forcément son passage d’un bon œil. Le 3 juillet 2013, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la France ont brutalement fermé leur espace aérien au président bolivarien qui, d’après certaines rumeurs, avait invité Edward Snowden à bord de son avion. Les Etats-Unis avaient très probablement fait pression sur ces pays pour bloquer le vol. Un tel scénario pourrait se reproduire.

Lire aussi :

Edward Snowden peut rester en Russie trois ans de plus, le 07/08/2014

Source :

Sonntagszeitung (en allemand)

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Gilbert Kallenborn