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Edward Snowden : « J’ai été formé pour être un espion »

L’homme qui ébranle les Etats-Unis depuis le mois de juin 2013 prend la parole dans une interview à NBC. Il y corrige quelques contre-vérités ou altérations de son curriculum, dans l’optique de donner tout le crédit nécessaire à ses révélations.

Dans une interview exclusive accordée à NBC News, Edward Snowden remet les pendules à l’heure et revient sur certaines des contre-vérités qui ont été distillées à son égard. En attendant la diffusion de l’intégralité du programme, la chaîne américaine diffuse quelques-uns de ces scoops.

Coincé à Moscou

Ainsi, elle donne l’occasion au fugitif de s’expliquer sur la raison de son séjour en Russie. Ses détracteurs s’en servant comme d’un moyen de souligner sa traîtrise supposée, pour ne pas dire son passage à l’ennemi. Edward Snowden récuse évidemment cette vision et s’explique : « je suis moi-même surpris de me retrouver ici ». « En réalité, je n’ai jamais eu l’intention d’y être coincé. J’avais un vol prévu pour l’Amérique latine avec une escale à Cuba. J’ai été arrêté à cause de la décision du gouvernement des Etats-Unis de révoquer mon passeport, ce qui m’a piégé à l’aéroport de Moscou ».
TODAY, l’émission dans laquelle sera diffusée l’interview d’Edward Snowden, a également donné la parole à John Kerry, secrétaire d’Etat de Barack Obama. « Pour  quelqu’un supposé être intelligent, c’est une réponse plutôt stupide, franchement, commentait-il. Si M. Snowden veut revenir aux Etats-Unis aujourd’hui, nous lui trouverons un vol immédiatement ». Ce qui est évidemment difficilement imaginable au regard des positions dures maintenues à l’égard d’Edward Snowden, qui risque un procès dont certaines associations de défense des libertés craignent qu’il ne soit pas très équitable.

Un espion et un expert

Par ailleurs, Edward Snowden revient sur son statut, sa formation. En plus d’être qualifié de traître, ses capacités techniques ont été très décriées voire minimisées par les différents porte-paroles de la NSA et de l’Administration Obama. Ces personnes le décrivaient comme un petit hacker, un technicien sans génie, un prestataire sans envergure.
Faisant écho au livre de Glenn Greenwald, Nulle part où se cacher, Edward Snowden déclare ainsi : « J’ai été formé pour être un espion dans le sens classique du terme, j’ai vécu et travaillé à l’étranger, sous couverture – en prétendant faire un travail qui n’était pas le mien – et on m’a même donné un nom qui n’était pas le mien ». Autant pour la vision d’un prestataire indépendant…

Il se décrit comme étant un « expert technique », qui a travaillé pour les Etats-Unis à un haut niveau, y compris en donnant des formations à l’académie de contre-espionnage de la Defense Intelligence Agency. L’image du petit technicien, de l’administrateur système égaré se voit bien écornée. Et Edward Snowden enfonce le clou : « Je ne travaille pas avec des gens. Je ne recrute pas d’agents. Ce que je fais, c’est mettre en place des systèmes fonctionnels pour les Etats-Unis. Et je l’ai fait à tous les niveaux – du niveau de base, élémentaire, jusqu’au plus haut niveau. »
Un commentaire apporté par le whistleblower dans un des extraits diffusés semble indiquer qu’il n’apporte pas ces précisions pour la gloire, mais plutôt pour donner tout le poids nécessaires aux révélations qu’il égraine. « Quand ils disent que je suis un administrateur système à la petite semaine, que je ne sais pas de quoi je parle, je me dis que c’est, d’une certaine manière, trompeur ».

Glenn Greenwald, un des journalistes qui a travaillé avec Edward Snowden pour diffuser ses révélations, devrait prochainement communiquer une liste d’Américains écoutés par leur propre pays. Les révélations Snowden ne sont pas prêtes de cesser et son exil moscovite non plus…

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Notre dossier sur Prism et les autres systèmes de surveillance

Source :
NBC News

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Pierre Fontaine