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eDonkey jette l’éponge

L’éditeur du célèbre logiciel de peer to peer rentre dans le rang. Menacé de procès par les majors, MetaMachine va rendre eDonkey plus conforme aux souhaits de l’industrie musicale américaine.

Nouveau coup dur pour les éditeurs de logiciels de peer to peer (P2P). Après la
défection de WinMX la semaine dernière, c’est maintenant MetaMachine qui s’apprête à stopper le développement d’eDonkey. Le logiciel pourrait cependant renaître sous la
forme d’un service commercial en ligne, plus conforme aux souhaits de l’industrie musicale, soucieuse du respect des droits d’auteur.Le patron de la société, Sam Yagan, a annoncé la nouvelle mercredi 28 septembre, devant une commission du sénat américain. Il était invité à donner son avis sur les conséquences que la
récente décision de la Cour suprême des Etats-Unis pouvait avoir sur la protection du copyright et le développement des technologies.Au mois de juin dernier, la plus haute juridiction américaine jugeait, en effet, les éditeurs de Morpheus et de Grokster coupables d’inciter au piratage les utilisateurs de leurs plates-formes d’échange de fichiers. Les
éditeurs de P2P ne pouvaient plus prétendre n’être que des fournisseurs de technologie. Une victoire pour les majors, encouragées à relancer leurs représailles contre les éditeurs de logiciels P2P.

L’innovation en danger

Dans un document de quatorze pages,
disponible en ligne, Sam Yagan fait part de son amertume. Il y a une dizaine de jours, l’éditeur recevait une lettre de la RIAA. L’association
de l’industrie musicale américaine le menaçait de poursuites judiciaires s’il ne mettait pas fin à ses activités. Faute d’avoir les moyens de financer une bataille judiciaire, MetaMachine choisissait de négocier avec la RIAA.
L’éditeur lancera un nouveau service dès qu’un accord sera trouvé avec l’association. Mais sans les possibilités de partage des réseaux de P2P.Pour le patron de MetaMachine, la mort d’eDonkey est la conséquence directe de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis. Mais le pire reste à venir. ‘ Je pense que toutes les entreprises de P2P aux Etats-Unis
vont cesser leur activité dans les prochains mois. ‘
Ou convertir leur service en boutique en ligne, comme celle de l’iTunes Music Store d’Apple. ‘ Ce n’est pas ce que
j’appelle de l’innovation ‘
, ironise Sam Yagan.L’éditeur lance un autre avertissement. En refusant le dialogue avec les sociétés commerciales, l’industrie musicale prend le risque de voir le P2P se réfugier dans la clandestinité. Avec ses conséquences : des
réseaux encore plus difficiles à traquer et à démanteler, dotés de dispositifs d’anonymat et de cryptage plus perfectionnés pour mettre leurs utilisateurs à l’abri de poursuites judiciaires.Elle prend également le risque de pénaliser les éditeurs américains, tentés de s’expatrier. Sur les dix principales sociétés du secteur, sept d’entre elles auraient déjà élu domicile en dehors des Etat-Unis, là où la loi est plus
clémente.

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Stéphane Long