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EDF électrise l’accès à Internet en banlieue parisienne

La compagnie publique teste discrètement, avec plusieurs opérateurs, la technologie CPL d’accès à Internet haut débit par courant porteur. Une décision définitive de se lancer sur ce créneau devrait être prise fin 2003.

Présenté il y a quelques années comme une véritable révolution, l’accès à Internet par la technologie des courants porteurs en ligne (CPL) avait suscité beaucoup
d’espoirs… et de scepticisme. Las, la décision de Nortel de jeter l’éponge à l’issue de son expérimentation avec United Utilities à Manchester avait jeté un froid. Fausse bonne idée, avait-on conclu à l’époque… Mais
les partisans de cette technologie (Ascom, main.net, Schneider Electric, Thomson Multimedia ou Zeus) n’ont jamais véritablement désarmé. A telle enseigne que le concept refait très sérieusement surface depuis quelques mois.Jusqu’ici extrêmement discrète, Electricité de France (EDF) vient même de créer une filiale dédiée, afin de tester le marché en région parisienne, à Courbevoie (92) avec Tele2, et à Rosny-sous-Bois (93) avec Aéroport de Paris
(ADP) et le Sipperec. L’expérimentation de Courbevoie cible le grand public, celle de Rosny-sous-Bois étant tournée vers les entreprises. Une troisième expérimentation (dans une zone géographique qui reste à déterminer) est prévue, en
principe dans une région touchée par la ‘ fracture numérique ‘.

Vers l’abandon du principe de spécialité ?

Aujourd’hui, le terrain semble globalement plus propice à EDF qu’il ne l’était sous le gouvernement précédent, qui, au nom du ‘ principe de spécialité ‘ de la compagnie, lui avait formellement interdit de
se diversifier dans les télécommunications (rappelons, pour mémoire, que ce ‘ principe de spécialité ‘, qui date de… 1946, n’avait pas empêché EDF de perdre un milliard de francs dans les réseaux câblés au début des
années 90). De même, EDF, du moins sa branche Développement, est également présente au capital d’Alterlane, un intégrateur spécialisé dans la technologie CPL.Pour ce qui est des expérimentations menées en région parisienne, les deux fournisseurs de modems raccordés sur le réseau électrique (qui assure le transport des données jusqu’au module d’accès de l’immeuble) sont
main.net et Ascom. A Courbevoie, l’expérience concerne plusieurs centaines de foyers, tandis qu’à Rosny-sous-Bois, elle se concentre sur de jeunes entreprises.Les débits offerts oscillent entre 1 et 2 Mbit/s (le débit maximal qu’un câble électrique puisse véhiculer vient d’être porté de 45 à
168 Mbit/s). A Courbevoie, les essais ont démarré début avril, et le service d’accès, commercialisé par Tele2, est, pour l’instant, offert. Tele2 justifie sa
démarche par la nécessité d’‘ expérimenter toutes les formes d’accès haut débit et bon marché à Internet ‘.L’Autorité de régulation des télécommunications (ART) suit également le dossier de près : ‘ Les courants porteurs en ligne ont un potentiel important ; on devrait en entendre passablement parler dans les
mois qui viennent ‘
, assure Dominique Roux, l’un des cinq membres du collège.Pour EDF, on voit bien l’intérêt d’une telle diversification, sachant que la pénétration de l’électricité est sensiblement supérieure au nombre de lignes téléphoniques supportant l’ADSL. Sollicitée par
01 Réseaux, la direction d’EDF a refusé de nous rencontrer.

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Henri Bessières