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Ebone : l’année de transition

Ebone (ex-GTS Broadband Services) annonce lui aussi l’achèvement de son backbone IP fibre optique. ” Mais nous sommes toujours n?’ 1 en Europe avec 22 000 km, précise Duncan Lewis, CEO, Global Crossing ne totalisant que 17 000 km, dont beaucoup au Royaume-Uni. “

Le réseau d’Ebone n’est pas seulement le backbone IP fibre optique le plus ancien et le plus étendu du Vieux Continent. C’est également l’un des plus fiables. La preuve ? C’est sur lui que reposent en grande partie les services IP de KPNQwest.Il double son trafic presque tous les six mois. Avant la fin de l’année, il passera à la commutation optique, sans pour autant éprouver le besoin d’adopter la technologie MPLS. “Nous ne voulons pas du MPLS, précise Duncan Lewis, car il ne permet pas le cryptage des VPN de bout en bout.”A l’exemple de Global Crossing, Ebone recherche de plus en plus la clientèle des entreprises. “A leur intention, nous n’arrêtons pas de sortir de nouveaux produits comme les VPN IP, le streaming, l’hébergement administré, la voix sur IP et la sécurité, poursuit Duncan Lewis. C’est notre intérêt bien compris : le marché des entreprises est bien plus stable que celui des opérateurs.”Au cours des prochains mois seront donc également proposés des services d’hébergement de contenu et de stockage administré. A moyen terme, l’activité d’hébergement devrait même constituer une unité d’affaires distincte. Corrélativement, les ventes aux entreprises seront renforcées. La filiale française devrait ainsi recruter dix commerciaux supplémentaires d’ici à la fin de l’année, pour un effectif de 40 personnes aujourd’hui. Un réseau de revendeurs sera également constitué.Ebone a par ailleurs déjà déployé en Europe une quarantaine de réseaux métropolitains (City Entreprise Netwoks). Celui de Paris, constitué de quatre boucles, se déroule aujourd’hui sur 180 km. L’une d’elles fait le tour des entreprises télécoms, informatiques et des médias des Hauts-de-Seine. Elle est notamment utilisée par AlcaNet et Matra Grolier. L’autre fait le tour de Paris et du quartier de la Défense, interconnectant le Gix, le Parix, les centres de colocalisation Telehouse ainsi que les datacenters d’Ebone. “Ce programme de réseaux métropolitains, ajoute Duncan Lewis, sera poursuivi. Il sera axé principalement sur les ISP, les médias, les agences de publicité…”2001 sera cependant pour Ebone une année de transition, le temps de liquider complètement l’héritage GTS. Le chiffre d’affaires lui-même ne sera pas en croissance, et cela pour trois raisons. D’abord, à cause de la baisse du prix de la bande passante et de la cession de l’activité voix. Ensuite, en raison de la mise en cessation de paiement de deux clients importants en janvier dernier. Enfin, en raison des investissements réalisés dans les datacenters.“Mais notre marge brute devrait s’améliorer à la fin de l’année”, précise le CEO.En réalité, un quatrième motif de stagnation pourrait être avancé : le coût exorbitant de l’accès local haut débit (2 Mbit/s) en Europe. Selon une étude de Yankee Group Europe commanditée par Ebone, ce coût serait encore en moyenne 27 fois supérieur à celui des Etats-Unis.“C’est un coût dissuasif, ajoute Duncan Lewis. Il est responsable de la frilosité des entreprises européennes et met en péril le projet e-Europe lancé par les gouvernements.”Soutenu par d’autres opérateurs et des organisations industrielles comme l’Ecta et l’Intug, Ebone a ainsi demandé à la Commission européenne d’engager des poursuites contre les Etats membres qui n’appliquent toujours pas les directives ONP sur l’orientation tarifaire ni la transparence des conditions d’approvisionnement (www.ebone.com) (www.yankeegroup.com).

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Jean-Claude Streicher