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Ebanking touché par la frilosité des investisseurs

La filiale internet du groupe Fortis subit la désaffection du public pour la Bourse. Elle n’en espère pas moins attirer une dizaine de milliers de clients cette année.

Les débuts d’Ebanking seraient-ils plus difficiles que prévus ? “Nous nous sommes lancés à un moment où la conjoncture n’est pas favorable “, admet Jean-Marc Verdure, directeur général. La filiale internet du bancassureur belgo-néerlandais Fortis, dont la stratégie est basée sur la Bourse et les placements, subirait donc le désintérêt des investisseurs. “ Il y a effectivement une désaffection de la population pour les produits sur lesquels nous avons basé notre “business plan” : les actions et les OPCVM [organismes de placement collectif en valeurs mobilières, ndlr]. ” Toutefois, pas question de tomber dans le catastrophisme : “ Notre campagne marketing a été lancée il y a deux mois. Il est vraiment trop tôt pour tirer des conclusions sur les premiers résultats. “

Une stratégie très ciblée

Les dirigeants d’Ebanking regrettent-ils de ne pas avoir proposé un produit d’épargne sur-rémunéré (5,30 % bruts), à l’instar d’ING Direct qui, un an après son lancement, revendique 75 000 clients pour 1,4 milliard d’euros de dépôts ? “Nous n’avons pas lancé ce type de produit car nous ne sommes pas convaincus par le modèle consistant à vendre à perte aux clients un produit à haut rendement et sans risque. Ceux qui le proposent espèrent en fait convertir ces clients sur d’autres produits, plus risqués, comme les OPCVM ou les actions, mais sur lesquels la banque peut gagner de l’argent“, explique Jean-Marc Verdure. Compte tenu du coût d’acquisition d’un client ?” entre 250 et 550 euros ?” Ebanking a d’emblée fait une croix sur les épargnants qui souhaitent une formule sans risque, pour leur préférer l’investisseur particulier.Ebanking propose une gamme de 2 000 sicav, des informations financières, un accès aux Bourses européennes et américaines, des analyses et des conseils. Un changement de stratégie est-il envisagé à court terme ? Apparemment pas. “Nous nous donnons du temps pour voir si le comportement actuel des investisseurs est ponctuel ou si nous avons à faire à une modification profonde de l’environnement. Nous ne sommes pas dans une logique de start-up. Nous avons mis un an pour lancer Ebanking, investi 17 millions d’euros l’an dernier et prévoyons d’investir la même somme cette année“, prévient Jean-Marc Verdure. Toutefois, les dirigeants de la banque en ligne reconnaissent ” examiner tous les jours ” ce qu’il faut faire pour respecter les objectifs fixés : attirer une dizaine de milliers de clients d’ici à la fin de l’année, et 150 000, soit 5 à 10 % de parts de marché, à l’horizon 2005, date à laquelle léquilibre financier devrait être atteint.

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Nathalie Brafman