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EAI : le liant des applications

Complexes à mettre en ?”uvre, les logiciels d’EAI garantissent l’interopérabilité des applications. Objectif : obtenir des services orientés métier.

À l’heure de l’interopérabilité, comment faire fonctionner conjointement les logiciels pour fournir des services métier transversaux à l’entreprise ? Sous le sigle EAI (Enterprise Application Integration) se cache la solution. Ces logiciels sont capables d’extraire, de transformer et de faire circuler les données entre les applications. “Grâce à MQSeries Integrator, une action dans notre système de relation client est répercutée automatiquement dans toutes nos applications de back office”, rapporte Gilles Vassal, chef de projet EAI à la Société d’Assurances Mutuelle du Bâtiment (SMABTP). “La plate-forme d’EAI relie les programmes à moindre coût et réplique les informations quasiment en temps réel”, s’en-thousiasme Cristof Thomas, responsable informatique de Daimler-Chrysler Services Fleet Management et utilisateur de SonicXQ de Progress Software.

Favoriser la réutilisation des processus métier

Si l’efficacité de ce type de solution n’est plus à prouver, la mise en place d’un middleware ne s’improvise pas : “Il ne s’agit pas d’installer des systèmes d’échanges fonctionnels pour s’affranchir des liaisons point à point entre applications. Le but est de bâtir une infrastructure plus évolutive, qui favorise la réutilisation des processus métier, dans laquelle les interactions entre les sous-ensembles du système d’information s’appuient sur un ensemble de services”, précise Laurent Piechocki, expert du système informatique au centre de compétences EAI de France Télécom et utilisateur de WebMethods Enterprise. Michel Brillout, architecte métier de Mitsubishi Electric Telecom Europe qui a opté pour Data Exchanger de Cross Database Technology, renchérit : “Il est nécessaire d’avoir une bonne vision de tous les projets de l’entreprise à deux ou trois ans. Il faut mesurer précisément le champ d’application de l’EAI.”La mise en ?”uvre d’outils d’EAI demande donc une certaine rigueur, tant en ce qui concerne la réflexion préalable que lors de son déploiement. “Les projets d’EAI sont soumis à de fortes pressions car ces logiciels sont au centre de l’architecture de l’entreprise. Une méthodologie appropriée est la clé de la réussite”, estime Laurent Piechocki. Même avis chez Mitsubishi, où il a fallu vaincre une certaine résistance au changement et convaincre les responsables de modifier les interfaces des applications existantes pour les adapter à la plate-forme d’EAI.

Standardiser les flux

L’installation technique ne doit pas non plus être prise à la légère. Lier des applications fonctionnant avec des OS aussi différents que NT, MVS ou AS/400, comme c’est le cas à la SMABTP, nécessite d’utiliser un outil capable de s’intégrer à toutes ces plates-formes ou des connecteurs Java. “Dans ce dernier cas, il faut un format d’émission et de réception des messages interapplicatifs commun à tous les connecteurs, sinon il faudra recourir à des traitements spécifiques”, estime Cristof Thomas. Attention aussi que ce soit le middleware qui fasse l’essentiel du travail et non les programmes. “Nous voulons les flux d’échanges les plus génériques possible, les applications émettent et reçoivent les messages, point final. C’est la plate-forme d’EAI qui gère les transformations et le routage”, analyse Gilles Vassal, qui envisage d’utiliser des flux d’échanges XML. De son côté, Michel Brillout a souhaité éviter au maximum la création de règles de routage : “Il faut tenir une liste précise sinon le risque est d’en oublier certaines au bout de quelques années.” Vu son ampleur dans l’entreprise, la mise en ?”uvre d’une solution d’EAI est un sujet quasiment confidentiel : “L’urbanisation d’un système est trop sensible pour être confiée à un intégrateur, c’est une ouverture sur le savoir-faire de l’entreprise”, estime Laurent Piechocki. D’ailleurs, chez France Télécom, une cellule dédiée à l’urbanisation du système d’information se consacre à ces sujets sensibles. Mais tout le monde n’a pas les moyens de France Télécom, et l’autre solution consiste à faire appel à l’éditeur, l’EAI étant un domaine relativement neuf dans les entreprises et dans les SSII. C’est le cas de Gilles Vassal qui a confié à IBM l’installation de MQSeries : “Nous devions aller vite et voulions nous assurer que nous ne resterons pas seuls quoi qu’il arrive. IBM nous a été utile pour paramétrer les flux d’échanges, les mécanismes de transformation, les files d’attentes, etc.” Une installation en interne n’est pour autant pas synonyme de difficulté, comme l’a expérimenté Michel Brillout : “Elle a duré deux mois, le plus long étant de choisir l’outil.”Concernant les coûts, les outils d’EAI demeurent relativement chers. Cristof Thomas estime son projet à environ 70 000 e, licences comprises. Mais ils offrent un retour sur investissement très rapidement quantifiable. ” Au-delà des coûts, l’EAI facilite l’urbanisation du système d’information. Les architectures sont ainsi plus flexibles, et plus simples à administrer “, conclut Laurent Piechocki.

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