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Du rififi chez Mandriva

Le spécialiste français de Linux lance un nouveau plan social, et se sépare au passage de l’un de ses fondateurs. Les derniers chiffres sont dans le rouge.

Des résultats financiers qui déçoivent, un plan social qui provoque notamment le départ d’un des fondateurs : le spécialiste français de Linux et de l’open source, Mandriva, ex-Mandrakesoft, traverse une zone
de turbulence.‘ Les résultats financiers de Mandriva pour le premier trimestre de l’exercice 2005/2006 ont été décevants. ‘ Dans une lettre incluant cette phrase laconique, la société annonçait une perte
de 590 000 euros la période concernée, alors que l’année précédente, à la même époque, Mandriva affichait un bénéfice de 1,03 million d’euros.Pour l’expliquer, François Bancilhon, le nouveau PDG de la compagnie s’appuie sur trois points. ‘ Nous avons lancé une nouvelle version et avons fait face pour la promouvoir à des dépenses marketing et
commerciales importantes, nos ventes en OEM en entreprise ont décollé plus lentement que prévu et notre filiale brésilienne, Connectiva, a fait un très mauvais trimestre plus pour des raisons conjecturelles que
structurelles. ‘
Trois ans après avoir
échappé à un redressement judiciaire, la société semblait pourtant avoir remonté la pente en 2005. Outre des partenariats avec HP et Intel, l’année avait été marquée par le
rachat notable de deux sociétés : l’une française, Edge-IT, spécialisée dans le service, et l’autre brésilienne, Connectiva.Aujourd’hui, Mandriva traverse de nouvelles difficultés, qui contraignent de nouveau l’entreprise à réduire ses coûts. ‘ Nous avons réduit nos effectifs avec un plan social en licenciant 8 personnes en France
et autant au Brésil. ‘

Nouvelles distributions

Parmi ces licenciements, l’un des plus remarqués concerne un des fondateurs de Mandriva, Gael Duval, qui occupait le poste de directeur de la communication. Un licenciement marquant dans le contexte actuel. Et ce d’autant plus
qu’un autre fondateur de Mandriva, Jacques Le Marois, a quitté volontairement ses fonctions de PDG pour ne conserver qu’un poste d’administrateur.‘ Je pense que mes divergences de vue avec la direction générale de Mandriva n’y sont pas étrangères. Nous n’avions pas la même approche concernant les relations de Mandriva avec la communauté Linux et
open source par exemple, et l’ouverture de nos produits ‘, indique Gael Duval. Il dit ne pas s’expliquer ‘ cet acharnement ‘, estimant avoir été
‘ ces dernières années, à l’origine de projets à succès comme la refonte ergonomique de nos produits et du concept du système Linux nomade avec clé USB Move ‘. Pour François Bancilhon, ce choix
n’a rien de personnel. ‘ Comme dans toute réduction d’effectif, il a fallu faire des choix. Très souvent, les services de communication sont les premiers touchés. ‘Alors que l’affaire se réglera devant les Prud’hommes, chaque partie tourne la page et annonce de nouveaux produits pour se relancer. Du côté de Mandriva, la relance passera par l’arrivée dans les jours prochains
d’une nouvelle distribution pour le grand public, MandrivaOne, qui tiendra sur un seul CD et pourra soit s’installer, soit s’utiliser directement à partir du CD. Ainsi que par le lancement de Pulse, un outil de télémaintenance
de parc à destination des grands comptes.Gael Duval, outre la rédaction dun livre souvenir sur l’épopée Mandriva, compte, lui, lancer une nouvelle distribution Linux, Ulteo, destinée aux particuliers. Une version bêta devrait être disponible d’ici un mois ou
deux.

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Stéphanie Chaptal