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Du rififi chez les éditeurs de progiciels intégrés pour PME

Plusieurs initiatives stratégiques mettent en évidence la restructuration rapide de ce marché en crise.

Le ralentissement de leur marché, à l’approche de l’an 2000, avait poussé les grands éditeurs de PGI (progiciels de gestion intégrés) à se tourner vers les PME pour relancer leur croissance. Non seulement cette stratégie n’a pas été couronnée de succès, mais même les spécialistes de ce secteur semblent aujourd’hui marquer le pas. “De façon générale, de la trésorerie aux PGI, le domaine du back-office est saturé “, analyse Jan Vestrum, président de l’éditeur de progiciels de gestion financière Concept. De nombreux éditeurs remettent donc en cause leur stratégie, accélérant ainsi la recomposition d’un marché où l’offre excède désormais la demande.

Des alliances stratégiques et de nouvelles activités

L’initiative la plus spectaculaire est la fusion entre les deux principaux éditeurs danois, Navision et Damgaard. Rivales historiques, ces sociétés ont été poussées à se rapprocher par leurs actionnaires pour tirer profit de leurs nombreuses complémentarités, notamment géographiques, et pour atteindre l’indispensable taille critique. “Les progrès technologiques s’accélérant, il deviendra de plus en plus coûteux de développer des produits, et il était inutile que chacun fasse la même chose “, constate Kristian Fristed, directeur général de Navision France. Les produits resteront indépendants, même si Navision-Damgaard envisage de travailler sur une base technologique commune. Présent dans vingt-cinq pays et fort d’un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard de francs, Navision-Damgaard peut espérer être l’un des généralistes susceptibles de perdurer en Europe. Pour relancer leur croissance, d’autres éditeurs infléchissent leur positionnement. C’est le cas de Concept, récemment séparé du Suédois Agresso, qui a opté pour la défensive en cherchant à capitaliser sur sa base installée. “Grâce à notre connaissance de nos clients et à nos bonnes relations avec eux, nous pouvons les aider dans leurs choix technologiques “, explique Jan Vestrum.Veille technologique, conseil, distribution et maintenance, c’est aussi la voie choisie par le Hollandais Unit 4, dont près de la moitié des revenus proviennent déjà de produits tiers. Unit 4, limité sur le plan technologique et géographique, vient justement de racheter Agresso afin de disposer d’un cheval de Troie de dimension européenne.Plus offensive est la restructuration de l’éditeur américain Symix. Il poursuivra sous ce nom son activité traditionnelle, mais celle-ci ne représentera plus qu’une division d’un nouvel ensemble baptisé FrontStep. Sous ce nom seront développées directement des solutions de front-office (gestion de la relation clients et achats en ligne) et d’intégration d’application (EAI). “Cette restructuration va nous permettre de saisir de nouvelles opportunités, sans avoir à remettre en cause les choix effectués par les entreprises en matière de PGI “, indique Jacques Lévy, directeur marketing de Symix France.Malgré les différences de stratégie, les éditeurs ont un souci commun : rester les interlocuteurs privilégiés de PME qui se tournent de plus en plus vers de nouvelles solutions.

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Jean-Baptiste Dupin