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Du MP3 à toutes les sauces

Bête noire de l’industrie du disque, la technologie MP3 devient incontournable. Tête baissée, elle investit de nombreux appareils électroniques, des appareils photo aux assistants personnels (PDA) en passant par la chaîne hi-fi.

Après une première vague de baladeurs, gros comme des paquets de cigarettes, capables d’embarquer entre trente minutes et une heure de musique sur des minicartes mémoire Flash, la relève débarque à la rentrée, avec des appareils divers,
parfois hybrides, et souvent beaucoup plus performants.Les prochains baladeurs devraient d’abord remédier aux deux principaux travers de leurs prédécesseurs : la lenteur de chargement des fichiers et la faible capacité de stockage des morceaux de musique.


Dorénavant, les nouveaux modèles se connecteront tous à l’ordinateur au moyen de la prise USB. C’en est ainsi terminé des modèles dédiés au port parallèle, qui chargeaient parfois les morceaux en deux ou trois fois plus de temps que leur
durée réelle.En outre, les minicartes mémoire Flash tendent à disparaître pour le stockage des morceaux : si leur capacité a considérablement augmenté ces derniers mois (128 Mo pour la SmartMedia, 448 Mo pour la Compact Flash), leur prix prohibitif
pousse les concepteurs de baladeurs à se tourner vers d’autres supports de stockage. Seul le pionnier, S3 (anciennement Diamond), continue à miser sur les MultiMedia Card pour son
Rio 600 .Iomega lui, utilise naturellement son disque Clik!, récement rebaptisé PocketZip, dans son baladeur
HipZip : le petit disque dur de 40 Mo coûte en effet à peine plus de 50 francs. Intéressant… mais déjà dépassé comparé au disque dur choisi par exemple par Creative Labs pour
son
DAP Jukebox : disponible ce mois-ci, ce baladeur est doté d’un disque de 6 Go pour 100 heures de musique. Même choix pour la société suisse
Pjbox qui vend en ligne (pour un peu plus de 6 000 francs), un baladeur construit autour d’un disque dur capable de stocker 81 heures de fichiers MP3.

D’autres ont tout simplement opté pour le CD-R. Plus question dès lors de charger les fichiers MP3 dans le baladeur : c’est à des
baladeurs CD-Audio (de type Sony Discman) que l’on a à faire, capables de lire aussi les CD-R ou CD-RW sur lesquels on a gravé plusieurs centaines de fichiers MP3. C’est le cas du PZ 5000,
de Casio, ou de l’
eXpanium, de Philips, tous les deux attendus pour la rentrée. Vendus aux alentours de 1 000 francs, ces deux modèles succèderont au Provideo
MP2000, baladeur conçu à Hong-Kong et distribué de façon quasi-confidentielle en France sous plusieurs marques.

Tout le monde s’y met!

Viennent ensuite quelques ” joujoux ” inclassables, gadgets d’origine asiatique dont l’avenir commercial en France reste douteux. A commencer par le
FinePix 40i, de Fuji. Présenté en avant-première à la PC Expo début juillet, cet appareil photo numérique fait aussi office de baladeur MP3. L’appareil est en effet équipé d’un casque
audio pour écouter les morceaux stockés, à côté des clichés et des vidéos, sur sa carte mémoire de 64 Mo. Reste qu’avec cette petite capacité, la carte si elle contient déjà des clichés, ne pourra guère héberger que quelques minutes de musique.Citons encore dans la même famille de produits ” hybrides “, la montre MP3, de Casio, ou le téléphone GSM-MP3, de Samsung, ou encore le
Cyon MP3, de Goldstar, tous capables de stocker environ trente minutes de musique.Côté salon, les regards se sont tournés, il y a quelques semaines, vers le M3PO, de Terratec : un lecteur de CD-Audio capable de lire aussi bien les fichiers MP3 gravés sur CD-R que stockés sur son disque dur optionnel de 3,5 pouces. Et
cela pour un prix qui varie entre 2 500 et 3 000 francs.Reste enfin, dans le domaine des appareils de salon, un appareil particulièrement intéressant, commercialisé de façon quasi-discrète. Il s’agit d’un lecteur de DVD d’entrée de gamme, le Raite 715. Conçu à Taïwan, il est commercialisé en
France dans les enseignes Cora et Leclerc aux alentours de 1 600 francs sous la marque Tokaï.Produit d’appel baptisé DVD 715S, ce lecteur de salon présente la particularité de lire aussi bien les DVD et les CD-Audio, que les CD-R pleins de fichiers MP3, les huit premiers caractères des titres s’affichant sur l’écran de
télévision. Le produit qui circule dans le monde entier sous des marques différentes a créé tellement d’émules, qu’on trouve, par les forums de discussion et sur quelques sites Web, toute une panoplie de logiciels à télécharger pour optimiser la
gravure d’un CD-R avec des fichiers MP3 afin, par exemple, que le titre de chacun d’eux s’affiche aussi sur le petit panneau à cristaux liquides du lecteur de DVD. Ne manque en réalité qu’une fonction à ce lecteur ” multimédia ” : la
lecture aléatoire des fichiers MP3.Pour finir, même les ordinateurs de poche prennent le pli du MP3, à l’image du
Visor ou du nouvel HP Jornada 540, tous deux en mesure de lire les fichiers stockés sur leur minicarte mémoire. De quoi propulser immanquablement le MP3 au rang de fichier le plus
populaire en ce début de troisième millénaire, et retarder lintérêt pour les prochains médias audio que sont le Super Audio CD (SACD) ou le DVD-Audio.

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Roland Casuel