Passer au contenu

Du haut-débit par prise électrique autour de Paris

Le syndicat Sipperec va entamer le chantier d’Internet par courant porteur en ligne dans 86 villes d’Ile-de-France. D’ici à 5 ans, plus d’un million de foyers pourraient bénéficier de cette technologie.

Après
trois ans de tests, commencés dans la discrétion, le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (Sipperec) va pouvoir démarrer
pour de bon le chantier de l’Internet par courant porteur en ligne (CPL). Une délégation de service public a été attribuée à la société Mecelec. Celle-ci va déployer les équipements nécessaires dans les cinq ans qui viennent, sur tout le territoire
du Sipperec. Soit quatre-vingt-six communes dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, les Yvelines et le Val d’Oise. Ce qui correspond à 1,55 million de foyers et plus de 7 700 transformateurs EDF à équiper. Les
premiers déploiements auront lieu à Courbevoie et Rosny-sous-Bois à partir de début 2007.Le CPL, c’est la possibilité de délivrer des accès à l’Internet rapide sans avoir à passer par une ligne téléphonique, en utilisant le réseau électrique et les prises de courant normales des habitations. Cette solution technique est
généralement évoquée pour couvrir les ‘ zones blanches ‘, mal voire non desservies par les FAI, en régions rurales et isolées. Ici, il s’agit du premier chantier d’envergure en pleine zone urbaine.Les trois ans de tests ont permis de vérifier plusieurs choses. ‘ Premièrement, que cela ne perturbe pas le réseau électrique, affirme-t-on au Sipperec. Deuxièmement, la fiabilité des
matériels et des installations. Et enfin, la qualité du service derrière. ‘
D’ici là, le prestataire Mecelec doit arrêter son choix sur un des standards techniques existants pour le CPL. Puis, trouver des clients, c’est-à-dire des fournisseurs d’accès à Internet. Ce sont eux qui, au final, constitueront des
formules commerciales à destination du grand public et des collectivités. Mecelec déploiera les installations, équipera les immeubles, puis revendra des liaisons aux FAI, un peu comme aujourd’hui France Télécom revend des lignes dans le cadre du
dégroupage.

Un débit de 1 Mbit/s

Mecelec vendra ses liaisons aux FAI 10 euros HT pour la seule téléphonie sur IP et 15 euros pour de l’Internet rapide et de la téléphonie. ‘ A ce tarif-là, estime Bruno Estienne, président de
Mecelec, ce sera un peu moins cher que les offres actuelles [dans l’ADSL, NDLR] ‘, même si la différence ne devrait pas être spectaculaire.Pour l’instant, ce sont des accès d’au moins 1 Mbit/s qui sont prévus. Avec plusieurs particularités par rapport à l’ADSL. ‘ Il n’y a pas les contraintes physiques de l’ADSL, avec ce problème de distance par
rapport au répartiteur
, explique-t-on au Sipperec. Actuellement, avec toutes les publicités, on a l’impression qu’on peut avoir du triple-play partout : ce n’est pas
vrai. ‘
Autre intérêt : pas besoin de prise téléphonique, on peut brancher l’ordinateur n’importe où dans l’appartement et avoir Internet. Mieux : le projet prévoit de l’accès à Internet et de la téléphonie sur
IP, couplés ou non. ‘ On pourra avoir une offre purement téléphone fixe sur IP, assure Bruno Estienne. On peut donc toucher les 50 % de la population qui n’ont pas
d’ordinateur. ‘
En revanche, avec un débit 1 Mbit/s, pour l’instant en tout cas, la télévision par Internet n’est pas possible. Elle deviendra disponible
si d’autres débits sont proposés.La société Mecelec a obtenu une concession de quinze ans sur le réseau du Sipperec, le temps de récupérer les investissements engagés, soit 155,6 millions d’euros. Après cette période, le Sipperec procédera à un nouvel appel
d’offres.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard