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DSL : les services de données assujettis à ceux de la voix

Coupler services de voix et de données permettra aux nouveaux opérateurs de rentabiliser leurs lignes DSL.

Le déploiement des services DSL par les opérateurs alternatifs est loin d’aller comme sur des roulettes. Ces derniers doivent, en effet, faire face à des freins techniques. D’abord, au niveau des installations physiques : manque d’espace dans les locaux des opérateurs traditionnels, problèmes de typologie de châssis, de dissipation de chaleur. “Car il existe des limitations en watts par rack dans certains pays”, indique Lorenzo Micheletti, responsable marketing Europe chez Zhone Technologies. Il faut également trouver le moyen de gérer les alarmes générées par des matériels partagés, etc.

Des freins techniques, mais aussi économiques

nsuite, les freins sont aussi liés au flou qui règne au niveau des technologies DSL utilisées. Le SDSL, version à débit symétrique de l’ADSL – donc, un débit montant plus important – est, par exemple, prometteur pour une clientèle d’entreprises. “Mais tous les documents de régulation ne mention- nent que l’ADSL”, regrette Lorenzo Micheletti.A ces freins techniques s’ajoute une problématique économique : d’après l’estimation de Zhone Technologies, la mise en place d’une ligne chez l’opérateur traditionnel par le nouvel entrant coûte environ 270 euros, auxquels s’ajoutent 17,50 euros de location par mois. Il s’agit là du prix par ligne pour une installation de cent vingt lignes (basé sur une moyenne des coûts en France, en Italie et en Allemagne). Sans compter les frais de paramétrage et de gestion des services d’abonnés. Difficile, donc, de rentabiliser des lignes coûteuses avec des services de connexion internet, pour lesquels les utilisateurs ne sont pas prêts à débourser des sommes importantes.La voix sur DSL arrive donc à point nommé : en proposant des services DSL incluant voix et données, les nouveaux entrants retombent sur leurs pieds. Le client est habitué à payer pour la téléphonie – c’est encore sur la voix que les opérateurs traditionnels réalisent la plus grande partie de leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, les lignes DSL sont bien adaptées aux petites entreprises. “Mal servies par les opérateurs traditionnels, elles sont les plus rentables pour les opérateurs DSL en raison de leur faible pouvoir de négociation”, affirme Michel Laurence, responsable de l’entité nouveaux réseaux chez Natural MicroSystems (NMS). Il faudra néanmoins que les prix soient plus attractifs que chez les opérateurs traditionnels.

Au-delà des 2 000 canaux voix par passerelle

our diminuer le coût par port et gagner de l’espace au niveau des passerelles DSL chez l’opérateur, NMS vient d’annoncer une architecture qui permet de dépasser la limite de 2 000 canaux voix par passerelle des architectures classiques. Cette limitation est liée au bus compact PCI, et NMS utilise, pour la contourner, des bus secondaires propriétaires.Du côté des équipements d’abonnés, la majorité des constructeurs de matériels DSL proposent des IAD (Integrated Access Devices), boîtiers d’accès combinant voix et données (voir encadré). La plupart ont à leur catalogue des matériels SHDSL – Symmetric High Bit Rate DSL (ou G. shdsl) -, technologie qui fait l’objet de la recommandation G.991.2 de l’Union internationale des télécoms. Même si cette variante de DSL n’est pas encore déployée. Elle combinera le meilleur du SDSL (standard ESTI – European Telecommunication Standards Institute) et du HDSL2 (défini par l’ANSI, American National Standards Institute).

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Annabelle Bouard