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Dominique Cerutti (IBM GS) : ” Le client hébergé ne paiera que si le compteur tourne “

IBM, qui a de grandes ambitions dans le monde de l’économie en réseau, prévoit de lancer un nouveau service d’infogérance baptisé ” e-business on demand “.

Principe de base du nouveau service d’infogérance ” e-business on demand “, d’IBM : tenir compte des aléas du marché auxquels ses clients sont susceptibles à tout moment de faire face, en leur proposant des contrats d’externalisation à la demande. Cette adaptabilité des prestations devrait leur permettre de flexibiliser leurs coûts afin de les adapter en permanence à leurs besoins, que ces derniers augmentent ou diminuent.

La tension de l’économie mondiale place les entreprises sous la pression constante du retour sur investissement. Votre prestation ” e-business on demand ” est-elle, dans ce contexte, une réponse à cette nécessité de réactivité ? Cette idée de flexibilité ne répond pas seulement aux besoins ponctuels de réduction des coûts de nos clients. C’est une réponse globale à la brutalité des marchés, qui est à nos yeux un phénomène très important. Il s’agit donc, avant tout, d’une offre générique qui s’appuie sur notre savoir-faire ?” en infogérance et en maintenance des processus ?” ainsi que sur nos liens avec les grands éditeurs. Au départ, nous avions commencé par créer des divisions consacrées aux services. Puis, nous avons fondé IBM Global Services (IGS), réussissant à multiplier par dix notre chiffre d’affaires en huit ans.Ce futur modèle de services va-t-il vous amener à changer votre position sur le marché ? S’il est certain qu’il préfigure une mutation dans notre industrie, il s’inscrit néanmoins dans la stratégie délibérée mise en place depuis 1993, avec notre ex-PDG Lou Gerstner. Nous poursuivons notre double mission de fournisseur de technologies ?” la partie fondamentale de notre société ?” et de prestataire de services à valeur ajoutée. Les universités et les fournisseurs (Cisco, SAP…) étaient déjà nos partenaires. Les entreprises clientes vont devenir à leur tour des coéquipières précieuses dans cette nouvelle approche. Elles vont nous aider à faire évoluer notre modèle. Danone, par exemple, externalise chez nous certaines de ses activités. Il nous pousse déjà à mettre en place ce type de service ” au robinet “. De façon plus générale, un client qui est sur un marché variable va demander le même degré de variabilité à ses prestataires. Il voudra que les coûts de leurs services puissent évoluer à la hausse comme à la baisse. Cette démarche nécessite que nous disposions de centres de traitement des données de très haut niveau, en mesure de délivrer les bonnes infrastructures et de les moduler en fonction des besoins de chaque client. Ainsi, pour offrir aux entreprises la possibilité de flexibiliser leurs coûts en fonction de ce qu’elles consomment, il faut que, pour notre part, nous disposions du maximum de performance possible, à l’image de notre plate-forme d’hébergement de Montpellier, par exemple, la plus moderne d’Europe.A terme, ne devrez-vous pas choisir entre service et innovation technologique ? Notre évolution reste très liée à notre recherche et développement (R&D). Dirigée par Paul Horn, cette entité nous est nécessaire pour faire évoluer notre savoir-faire. L’an dernier, nous avons dépensé six milliards de dollars en R&D, et nous avons déposé 3 411 brevets aux Etats-Unis. Avec nos huit laboratoires répartis dans le monde, nous voulons orienter nos travaux vers la connaissance du marché, c’est à dire les nouveaux usages de l’informatique et ses axes d’évolution. Nous travaillons également sur des projets pilotes pas forcément rentables. Mais ils nous permettent de tester les nouvelles technologies en vraie grandeur. Un bon exemple : notre stratégie du Grid Computing. Elle consiste à fédérer et à accéder en temps réel à toutes les ressources sur le net, quelles que soient leurs origines. Mais c’est certainement notre programme ” Autonomic Computing “?” déjà expérimenté avec notre supercalculateur Deep Blue face à Kasparov ?” qui orientera plus précisément notre recherche vers les problèmes réels de l’entreprise.

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Propos recueillis par Clarisse Burger et Andrée Muller