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Dominique Caillon (Shiseido) : ‘ La force européenne de notre groupe est initiée par l’informatique ‘

PME au sein d’un grand groupe international, la filiale française de Shiseido tente de donner une dimension européenne à son informatique.

01 Informatique : Shiseido, 4e groupe mondial de cosmétiques, dix-neuf mille salariés dans le monde, mais à peine plus de cinq cents en France… Votre informatique
est-elle celle d’une PME ou d’un grand groupe international ?
Dominique Caillon : Nous profitons de la notion de groupe. Nous bénéficions ainsi de contrats négociés avec IBM et Microsoft par le Japon. Mais, au niveau national, nous sommes une PME et fonctionnons en tant que
telle. En fait, dès que nous tentons de mutualiser nos moyens avec les autres filiales du groupe, nous rencontrons des problèmes de communication. Ainsi, nous avons établi une connexion réseau avec le Japon. Nous allons faire en sorte que toutes les
entités l’utilisent.Quelle est votre légitimité vis-à-vis des autres filiales européennes pour encourager à la mutualisation de vos moyens ?Ma casquette est européenne. J’ai en charge l’informatique française, espagnole et anglaise. Par contre, c’est l’Allemagne qui gère l’Autriche et la Belgique. Et l’Italie est autonome. Je m’occupe aussi, au niveau européen, de tout ce
qui touche à la vente de détail et à la distribution hors marché. Mais je n’ai pas de visibilité sur les autres projets. Dans l’avenir, nous allons essayer de créer des synergies entre nos différentes marques : Beauté Prestige International
(BPI SA), Decléor, Carita… Nous allons instaurer des réunions semestrielles pour l’ensemble de ces acteurs.Ne serait-ce pas plutôt à votre siège, au Japon, d’assurer la coordination de ses filiales ?Nous demandons au Japon de disposer de prérogatives. Par exemple, pour le choix des noms de domaine, ou pour le plan d’adressage du réseau. Mais la France est actuellement la seule à agir de la sorte. Cela pose des problèmes de
coordination avec les autres filiales. En 1999, il nous a été demandé de monter une structure en Espagne en moins de six mois. Nous avons rencontré de réelles difficultés. Le système d’information n’avait pas été pensé pour cela.La France occupe-t-elle une place particulière dans l’organisation européenne de Shiseido ?La France a toujours fait l’objet d’une attention particulière. Pour le Japon, il s’agit d’être au plus près de l’acteur le plus représentatif du marché européen et le plus soumis à la concurrence. D’un point de vue technologique, la
France constitue également une sorte de vitrine pour les autres filiales. Nous sommes en train de trouver de bons outils européens. Notre objectif est d’arriver à créer un corps européen modèle. Car la force européenne est initiée par
l’informatique. Mais pour arriver à imposer des solutions, il nous faut être meilleurs que les autres.A quels bons outils européens faites-vous allusion ?Essentiellement à notre progiciel de gestion intégré. La notion de PGI a fait son entrée chez Shiseido en 1997. BPI et notre pôle finance sont les premiers à avoir adopté JD Edwards. Notre idée consiste à faire démarrer l’informatique
européenne sur du fonctionnel. Actuellement, BPI et Shiseido en Angleterre sont des sites pilotes. Une fois notre PGI déployé ­ en principe, en début 2004 ­ nous disposerons enfin d’une épine dorsale.Après le PGI, quels outils envisagez-vous de mettre en place ?Demain, nous disposerons de standards. Nous aurons alors du temps à consacrer à d’autres choses. Par exemple, passer en mode projet et ne plus gérer le quotidien. Après avoir digéré l’installation de JDE, nous nous lancerons
certainement dans un projet décisionnel. Nous aurons sans doute recours à un logiciel tel que Business Objects, car JD Edwards ne traite que des flux financiers. Or, nous nous intéressons aussi à d’autres types de données. Par exemple, à celles
liées à la gestion de nos stands en magasin.Comptez-vous mener tous ces projets en interne ?Pour ce qui est de savoir qui développera, tout est ouvert à l’heure actuelle. Notre informatique n’est composée que de cinq personnes. Mais cet effectif devrait doubler d’ici à quatre ans. Nous sommes en train de nous organiser. Nous
allons créer des pôles réseaux, études ­ en charge de nos AS/400, du PGI et des applications métier ­ et communication ­ en charge des infrastructures, des demandes de modification, des filiales.Vos budgets sont-ils à la taille de vos ressources humaines ?Nous disposons effectivement des budgets d’une PME. Même si, aujourd’hui, cela commence à changer en raison de l’européanisation progressive de nos moyens. Nous anticipons d’ailleurs ce mouvement. Nous achetons des serveurs
surdimensionnés par rapport à nos besoins. Aujourd’hui, ce qui nous manque, c’est la pérennité.

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Jean-Marie Portal