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Didier Tournemol (Fenwick-Linde)

‘ Le défi des informaticiens est de ne pas être un frein à l’évolution des organisations. ‘

Directeur organisation et informatique de Fenwick-Linde depuis quinze ans, Didier Tournemol, informaticien chevronné, analyse avec pragmatisme l’évolution des architectures informatiques et leur impact sur l’entreprise. Décision informatique : Fenwick-Linde lance un extranet pour gérer en direct un parc de chariots élévateurs multimarques. Quel est l’intérêt d’un tel outil ?


Didier Tournemol : Fenwick Online permettra aux entreprises de connaître en temps réel l’évolution et les caractéristiques de leur parc de chariots, le temps d’utilisation de chacun d’entre eux, l’historique des pannes
ou le planning des opérations de maintenance. Toutes ces informations seront disponibles sous forme d’états de synthèse, paramétrables selon les besoins, afin d’améliorer la productivité et la cohérence des matériels. Cet outil impose l’identification et la consolidation d’une masse énorme de données. Comment avez-vous procédé ?


Nous avions la matière en interne grâce à un entrepôt de données en activité depuis plusieurs années et dans lequel nous agrégeons les données issues de notre PGI SAP ou de l’applicatif métier DLRIX installé dans nos 23 agences ou
concessions. Nous ouvrons simplement cette information à nos clients ?” particulièrement les grands comptes multisites ?” en leur donnant un accès à notre système informatique pour 15 euros par mois. Pour cet extranet, vous avez utilisé de nombreuses briques open source. Quelle était votre motivation ?


Ce choix se fonde sur deux constats. Primo, nous croyons au logiciel libre et avons les compétences en interne pour s’y investir. Secundo, les solutions open source sont beaucoup moins chères. Nous avons par exemple sélectionné le
requêteur Jasper-Reports [système de génération de rapports se présentant sous la forme d’un ensemble de bibliothèques Java, NDLR]. Cet outil est aussi fiable qu’un produit commercial, à un prix défiant toute
concurrence.Fenwick-Linde a abandonné un grand système propriétaire IBM au profit de serveurs Windows ou Linux. Quel est le bilan de cette migration ?


Positif en termes de réduction de coûts et d’ouverture. Mais il est étonnant de voir que, sans le dire, on reconstruit sur des plates-formes Intel de véritables architectures mainframes : serveurs en rack, systèmes évolués de
stockage, outils de virtualisation tel VMware, terminaux Citrix… Nous aurons bientôt une infrastructure typique des années 80 ! Vous avez près de trente ans d’expérience en informatique et en organisation. Quel est le principal changement que vous ayez constaté durant cette période ?


Ce qui a fondamentalement changé, c’est la vitesse de transformation des organisations. L’environnement et le marché des entreprises évoluent très vite. Et bien souvent, l’informatique a du mal à suivre. Par exemple, dans le cadre
d’opérations de fusion ou d’acquisition nécessitant l’intégration rapide de plusieurs systèmes d’information. Aujourd’hui, le défides informaticiens est de ne pas être un frein à l’évolution des organisations. Quel est votre prochain grand projet informatique ?


Equiper, à partir d’avril prochain, tous nos techniciens de PC portables. Ces terminaux permettront, entre autres, de consulter les ordres de travail, la passation des commandes de pièces et de diagnostiquer en temps réel des pannes
grâce à une liaison directe entre le portable et le boîtier électronique intégré dans les chariots. Est-ce un lourd chantier que d’initier 700 techniciens à l’informatique ?


Nous avons effectué une étude sur leur niveau de connaissances informatiques. Une majorité d’entre eux maîtrisait déjà l’outil, certains ayant même été formés par leurs enfants ! Mais cela ne nous empêchera pas de mettre en place un
programme de formation.

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Didier Géneau