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Deux spécialistes pour les achats en ligne

Ariba et Commerce One utilisent chacun XML… à sa façon. Aucun standard ne régit les échanges entre leurs outils de gestion des achats. Les places de marché permettront aux entreprises de s’affranchir de ces contraintes techniques.

Trop cher, trop lourd à déployer, l’EDI a au moins le mérite de s’appuyer sur une norme reconnue par tous : UN/Edifact. En revanche, aucun standard ne relie les logiciels de gestion des achats sur Internet. Les modules ORMS d’Ariba et BuySite de Commerce One, installés en entreprise, s’appuient bien sur XML pour échanger des messages. Mais chacun les encode à sa façon.

Schémas XML contre DTD

Common Business Library (CBL), de Commerce One, regroupe un ensemble de documents et de processus basés sur un langage de description de données, baptisé Schema for Object-oriented XML (SOX). Il s’agit de schémas XML utilisant un modèle objet proche de RDF (Resource Description Format). Le choix de l’utilisation de schémas plutôt que de DTD s’explique, selon Sébastien Guaquière, consultant chez Commerce One, par “leur plus grande évolutivité”. SOX a été présenté au consortium W3C pour être préconisé comme le standard de documents pour les échanges entre applications d’achats en ligne. De son côté, Ariba propose Commerce XML (cXML), un ensemble de DTD développées conjointement par une quarantaine d’entreprises : Microsoft, Vignette, WebMethods, mais aussi Barnes and Nobles et Fedex. Respectueuse des recommandations du W3C, l’utilisation de DTD ne permet cependant pas de définir des relations aussi riches et évolutives qu’avec des schémas. Pour imposer son standard, Ariba noue alliance sur alliance, notamment avec Microsoft pour promouvoir et intégrer leurs standards respectifs : cXML et BizTalk. Pour compléter le dispositif, les quarante entreprises viennent de créer une association, cXML.org. L’enjeu est de taille à la fois pour Ariba et Commerce One, mais aussi pour leurs partenaires et leurs clients. Acheteurs et vendeurs se trouvent devant un choix inconfortable : choisir une solution plutôt qu’une autre, au risque de devoir intégrer les solutions concurrentes.

L’EDI universel attendra

Les intégrateurs, eux, se frottent les mains. Même avec XML, l’EDI universel n’est pas encore pour demain, confirme Steve Robins, analyste au Yankee Group : “Nous en sommes encore à un stade où chaque éditeur tente d’imposer son propre standard pour en faire un avantage compétitif.” Une situation qui pourrait pourtant évoluer si les places de marché s’imposent. L’entreprise aurait alors recours à un prestataire chargé d’intégrer l’hétérogénéité des solutions techniques et de concentrer les flux interentreprises en lieu unique.

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Frédéric Bordage