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Deux c’est mieux qu’un

Prenez un mauvais Pocket PC. Ajoutez un mauvais téléphone. Secouez le tout. Vous obtenez le Sagem WA 3050.

Quand j’ai reçu la boîte, je me suis jeté dessus comme un mort de faim. Il y a de quoi. Un an que j’attendais le Sagem WA 3050 : l’incarnation du futur, le mariage d’un Pocket PC et d’un GSM dans un joli boîtier de 195 grammes. Plus besoin de trimbaler deux appareils. Plus besoin de recopier mes numéros deux fois. Plus de WAP, du vrai Web… où je veux. Le rêve.Au départ, j’ai jubilé. L’engin est livré archicomplet avec deux câbles de synchro (USB et série), une prise secteur multipays, une housse et des écouteurs qui servent aussi de kit piéton. Il a un bon look et n’est pas plus gros qu’un iPaq. En plus, on peut prendre n’importe quel WAV comme sonnerie. La frime… Dès que je le dégaine, j’ai droit à des ” Oh ! “, des ” Ah ! ” et des ” Waouh ! “.

Mais, à l’usage, ça s’est gâté. Au départ, on épate la galerie, mais, après, on traîne le téléphone comme un boulet. Le moindre coup de fil demande une quinzaine de clics : il faut d’abord allumer l’appareil pour le sortir de son état de veille, activer le téléphone en cliquant sur Démarrer puis sur Téléphone, avant de pouvoir enfin composer son numéro sur le clavier virtuel.Si le numéro est dans la base contacts, c’est encore pire. Il faut sortir le stylet, aller sur Contacts, appuyer plusieurs secondes sur le nom et choisir Appeler ce contact dans le menu contextuel. Il y a pourtant une molette de sélection sur le côté. Mais, allez savoir pourquoi, elle ne sert pas à passer un appel.La plupart des fonctions du téléphone sont d’ailleurs très difficiles d’accès. Un exemple : je suis en réunion, je veux passer sur vibreur. Eh bien, il faut d’abord ouvrir le panneau de configuration, aller dans les options du téléphone et choisir Vibreur. Total : huit clics, alors que tous les GSM ont un raccourci.Finalement, ce téléphone se révèle une vraie catastrophe. J’ai perdu un tas d’appels parce que je n’entendais pas la sonnerie (la housse fait sourdine) ou parce qu’il ” oublie ” les numéros masqués dans le journal des appels. En fait, il n’y a aucune intégration entre le téléphone et l’assistant personnel.C’est comme si l’on avait collé deux appareils ensemble sans chercher l’osmose. De l’aveu même de Sagem, ils n’ont pas pu modifier suffisamment Pocket PC pour arriver à un produit vraiment intégré.C’est peut-être pourquoi il est bourré de bugs : touches qui ne répondent pas, plantages réguliers, jauge de batterie farfelue, etc. Et tout cela n’explique pas la déplorable qualité de l’écran noir et blanc. D’autant que le rétroéclairage est inutilisable, sauf en pleine obscurité… quand il fonctionne. Sans parler de l’autonomie : mieux vaut recharger tous les soirs pour éviter les surprises.J’ai donc fini par ressortir mon SL 45, plus léger et moins encombrant, et décidé de n’utiliser le Sagem que comme assistant personnel. Mais, avec son écran minable et ses 16 malheureux mégaoctets de mémoire, je ne suis pas allé bien loin. J’y ai quand même installé une Mobicarte. Là, le modem intégré est parfait pour surfer sur le Web sans avoir à aligner son appareil sur l’infrarouge d’un téléphone. Mais à 6 500 francs le jouet, ça fait un peu cher le confort.
Moralité, mieux vaut trimbaler deux appareils, chacun optimisé pour son usage, plutôt qu’un seul, bâtard, qui prétend tout faire mais n’est bon à rien.Prochaine chronique mercredi 18 juillet

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Anicet Mbida