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Deutsche Telekom cherche une stratégie hors de ses frontières

Réunification, explosion de Global One, patchwork à l’international… Deutsche Telekom ne compte plus ses soucis. Dans un marché difficile dû aux prix élevés des licences UMTS, l’opérateur se cherche à l’étranger.

Il ne fait pas bon être opérateur historique… en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Pour Deutsche Telekom, ces dernières années ne sont pas brillantes, même si l’on peut reconnaître, à sa décharge, que l’autorité de régulation de son pays (RegTP) ne l’a pas vraiment aidé. Mais c’est plutôt hors de ses frontières que l’Allemand ne parvient pas à donner une vraie consistance à sa stratégie.Certes, Deutsche Telekom se targue d’avoir réalisé 20 % de son chiffre d’affaires hors de son pays, mais en regard de la carte de ses présences, il ne s’agit plus, à proprement parler, d’un opérateur télécoms. Hormis la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis (bientôt) et quelques pays de l’Est, l’opérateur ne peut faire valoir que la présence de Debis (racheté en 2000), qui n’est pas tout à fait dans le métier originel de l’opérateur. Alors, opérateur ou SSII ? L’opérateur rétorque que ses métiers reposent sur quatre piliers : T-mobil, T-online, T-systems et T-com.

VoiceStream, la fausse bonne affaire

Le président du directoire, Ron Sommer, contesté par ses actionnaires, se défend comme il peut, estimant qu’une baisse sur un an “n’est pas si dramatique que cela”. Il ajoute qu’il ne “veut pas que l’on spécule avec l’action T”. Pourtant le prix de cette action est primordial pour la suite des opérations de croissance externe de l’entreprise. En effet, le rachat de l’opérateur mobile VoiceStream aux États-Unis est entièrement subordonné au prix de l’action, qui ne doit pas être inférieur à 33 ? durant les cinq jours précédant la signature. Or, depuis quelques mois, l’action T n’a pas dépassé les 29 ?.Un mal qui pourrait se transformer en bien, le rachat de VoiceStream ne pouvant qu’entraîner l’Allemand un peu plus bas. Car, si l’Américain peut se targuer d’être le seul opérateur national GSM outre-Atlantique, il ne brille pas par ses chiffres. À la fin de l’année 2000, l’opérateur ne comptait pas 4 millions d’abonnés sur un marché de près de 90 millions de mobiles. Et malgré cela, Ron Sommer n’hésite pas à déclarer que “Deutsche Telekom sera le premier opérateur mobile mondial”. Quelqu’un, dans son entourage, lui a-t-il parlé de Vodafone, d’Orange ou de NTT DoCoMo ?

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Jérôme Desvouges