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Dessiner son réseau : une visibilité nécessaire

Qu’ils utilisent une suite de supervision complexe ou un simple logiciel de cartographie, les responsables réseaux s’accordent sur l’efficacité de ces produits.

“Je suis capable d’anticiper les appels des utilisateurs en cas de panne ! “, clame Bertrand Dufey, responsable réseau chez Aldes. Incroyable ? Non, si on dispose d’une carte de l’ensemble de son réseau et d’un logiciel qui surveille en temps réel les services disponibles. De tels outils permettent en effet de donner l’alerte lorsque les temps de réponse d’un serveur augmentent sensiblement, ou lorsqu’un service d’impression ne répond plus. De quoi donner au service d’assistance technique des informations cruciales avant que la vague des utilisateurs mécontents n’arrive.

Une gamme de logiciels étendue…

Quelques produits, tels que WhatsUp Gold d’Ipswitch ou Link Analyst de Network Instruments, voire le freeware WebView, réalisé en Perl, sont des outils simples et parfaitement adaptés. D’autres, tels que HP OpenView, Spectrum (Aprisma) ou Unicenter (Computer Associates), sont des plates-formes de supervision complexes, dont la cartographie du réseau n’est qu’une fonction parmi d’autres. Le choix de l’une ou l’autre de ces approches dépend grandement de l’expérience préalable de l’administrateur, de ses besoins et, surtout, des ressources dont il dispose. “Nous utilisions auparavant Spectrum, mais nous l’avons abandonné, car il exigeait beaucoup trop de temps “, explique Fabien Lebargy, responsable de domaine réseau et télécoms chez Cofidis. Après avoir lancé un appel d’offres pour cartographier ses mille équipements (routeurs, commutateurs, serveurs, PABX, etc.), Cofidis s’est vu conseiller WhatsUp Gold d’Ipswitch. Fabien Lebargy a téléchargé une version d’évaluation et a été conquis par sa simplicité : “Nous avons réussi à utiliser le produit dès son installation, sans même lire le manuel !” Même son de cloche chez Aldes, qui utilisait Link Analyst, de Network Instruments, alors qu’il n’était qu’un produit secondaire offert avec le sniffer Network Observer. “Nous avions acheté le sniffer pour capturer les trames du réseau. Il contenait un petit outil de cartographie. Lorsque ce dernier est devenu un logiciel indépendant, nous l’avons acheté. Ses fonctions nous étaient devenues presque indispensables. Il nous a suffi de glisser le CD-ROM dans le lecteur et de répondre à quelques questions pour être opérationnels ! “, relate Bertrand Dufey.

… pour une efficacité à toute épreuve

À l’autre bout du spectre, les outils complexes sont essentiellement choisis pour leur richesse fonctionnelle. “Nous voulions en priorité une visibilité permanente sur notre système d’information. En second lieu, nous souhaitions un outil capable de gérer les alarmes et les incidents, tout en étant suffisamment souple pour s’intégrer à un environnement de sécurité “, expose Renaud Bidou, directeur des opérations d’Intexxia. Le choix s’est rapidement porté sur HP OpenView. “Outre le Network Node Manager, qui représente le c?”ur du programme de supervision, OpenView a l’avantage d’offrir deux autres modules orientés vers le service client et la gestion des incidents. C’est essentiel pour nous qui avons une qualité de service à respecter “, poursuit Renaud Bidou. L’installation, en revanche, demande bien plus de travail : “Sans connaissance du produit, l’installation devient vite un cauchemar. Comme en Perl, tout est possible avec OpenView, et de différentes façons. En connaissant bien le produit, cela nous a pris une semaine, à deux personnes. Juste pour configurer le module de cartographie et la remontée des alertes ! “, détaille Renaud Bidou. En comparaison, il n’a fallu à Cofidis qu’une demi-journée pour avoir une carte opérationnelle avec WhatsUp Gold. “Avec OpenView, nous n’allions même plus voir les alarmes, tant il fallait de temps pour bien le configurer “, se souvient Fabien Lebargy.Autre choix de plate-forme complexe, Canal+, qui a opté pour Unicenter de Computer Associates. “Nous n’avons pas le droit à l’erreur : parfois, plus de 3 millions d’euros transitent par un réseau informatique Ethernet 100/1000, sous la forme d’un match de foot ou d’émissions. Il nous fallait un outil très souple et modulable, capable de surveiller non pas uniquement le réseau, mais aussi des matériels très spécifiques et les applications elles-mêmes “, détaille Patrick Guillou, chef de projets à la direction technique de la chaîne. L’installation et la configuration ont été assurées par une société tierce, Landis, Philips étant maître d’?”uvre.Quelle que soit la solution choisie, il semble que personne aujourd’hui ne puisse se passer de la visibilité permanente et de l’efficacité qu’offrent ces outils. “Nous ne nous en occupons pratiquement pas. Nous l’avons programmé pour envoyer des mails dès qu’un équipement est tombé en panne !, explique Fabien Lebargy, de Cofidis. Nous lisons les fichiers de log directement à l’écran sans perdre de temps à s’occuper du programme, c’est idéal “, conclut-il. Pour Bernard Dufey, qui gère 25 sites distants chez Aldes, l’efficacité est également au rendez-vous : “Je ne pourrais plus faire sans ! Le produit m’alerte lors d’un incident sur le réseau et je peux lancer le sniffer pour capturer le trafic et l’analyser au moment même où a lieu la perturbation.” Même constatation à Canal+, où Patrick Guillou reconnaît n’avoir fait que de la prévention depuis qu’il a installé Unicenter. “Nous avons pu déceler des anomalies et éviter des catastrophes “, reconnaît-il.

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Jérôme Saiz