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Désaccord entre Amazon et Toys”R”Us

Quatre ans après avoir célébré leur alliance, Amazon et le spécialiste du jouet s’accusent mutuellement de ne pas avoir respecté les termes complexes et flous de leur accord. Le site Internet demande la fin du contrat.

Le mariage entre Amazon.com et Toys”R”Us tourne au vinaigre. Le magasin de jouets reproche au site Internet de ne pas respecter les termes de leur accord signé en août 2000. Un accord qui fait de Toys”R”Us, le distributeur exclusif de
jouets sur Amazon pour une période de dix ans.Une accusation que l’entreprise de Seattle réfute évidemment dans son document transmis en début de semaine à la justice américaine et obtenu par 01net.
‘ Amazon et Toys”R”Us ne sont
pas d’accord sur la définition de certains termes utilisés dans l’accord stratégique signé entre les deux parties et qui limitent pourtant sérieusement le degré d’exclusivité de Toys”R”Us sur le site
d’Amazon.com ‘
, souligne le document.Les termes de l’alliance autorisent apparemment Amazon, mais aussi les cyber-marchands présents dans sa galerie virtuelle, à vendre sans contrainte des jouets qui ne sont pas disponibles dans la boutique gérée par Toys”R”Us. Pire
encore, il leur est aussi permis de commercialiser n’importe quel jouet, exclusif ou pas, dès l’instant que ses ventes ne dépassent pas 3,5 % du chiffre d’affaires annuel de Toys”R”Us sur Amazon. Un niveau qui est
apparemment rarement atteint.

Toys “R” Us demande à la justice d’interdire un nouveau service d’Amazon

Outre le remboursement des frais d’exclusivité de 200 millions de dollars qu’il a déjà versé, le spécialiste du jouet demande à la justice américaine d’interdire le lancement d’un nouveau service que prépare
son ancien partenaire. Le service GUI (Graphical User Interface), aujourd’hui en version bêta et indisponible pour les jouets, automatise le processus de création d’une boutique virtuelle sur la galerie marchande,
pour y vendre des produits neufs ou d’occasion. Un service, qui selon Amazon, ne fait pas partie de l’accord.Mais dans sa plainte, Toys”R”Us insiste : ‘ Initialement, cela devait permettre à Amazon d’être compétitif face à des sites d’enchères comme eBay. Mais il n’a jamais été question qu’ils puissent
vendre des jouets ou des produits pour bébés neufs et concurrencer Toys. En fait, nos principaux rivaux, comme Target ou Wal-Mart, pourraient parfaitement utiliser GUI pour nous concurrencer mais sans avoir à verser de droits d’exclusivité à
Amazon ‘
.

Un médiateur tente de résoudre laffaire

De son côté, le site Internet accuse le spécialiste du jouet de ne pas avoir respecté les termes de l’accord, demande à la justice de mettre fin au contrat et veut obtenir une compensation financière de 750 millions de
dollars. Amazon souligne la ‘ défaillance chronique ‘ de Toys”R”Us à effectuer une sélection des 1000 jouets et 500 produits pour bébés les plus vendus dans ses magasins.D’autre part, selon les termes de l’alliance, Toys”R”Us doit aussi proposer au moins 8 000 jouets et 2 500 produits pour bébés sur le site et en avoir au moins 90 % en stock.
‘ Pendant les semaines de fêtes, Toys n’avait pas de stock pour plus de 20 % de ses meilleurs produits ‘, indique la plainte d’Amazon, qui révèle également que le spécialiste du jouet
avait réduit progressivement le nombre de ses produits commercialisés à 5 dollars ou moins. Lapart de ces jouets était passée de 12 % en l’an 2000 à 0,2 % l’année dernière.Pour l’instant, les deux parties discutent toujours grâce à un médiateur. Mais dans cette dispute, le distributeur Toys “R” Us a le plus à perdre, puisqu’Amazon, qui demande la fin du contrat, est aussi devenu son unique
relais sur Internet.

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Jean-Baptiste Su (depuis la Silicon Valley)