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Des universitaires créent un Siri open source pour révolutionner ce marché

Autant concurrent potentiel de Siri et Cortana qu’outil destiné à améliorer l’offre des assistants personnels intelligents dans le futur, Sirius est ouvert à tous et offre déjà des fonctions exclusives.

Sirius pourrait être, demain, votre nouvel assistant personnel intelligent. Pas Siri, pas plus que Cortana ou Google Now, non, Sirius. Ce système open source développé par une start-up, Clarity Lab, et l’université du Michigan, avec le soutien de la Darpa, entre autres acteurs intéressés, est destiné à être « l’étincelle originelle pour une nouvelle génération d’assistants personnels intelligents pour les produits wearables et d’autres appareils », explique l’équipe de chercheurs.

Des fonctions inédites

« Sirius est un service d’assistant personnel intelligent ouvert de bout en bout qui fonctionne à la voix et visuellement », explique le site Web de Clarity Lab. L’assistant intègre en effet une fonction de reconnaissance vocale, un traitement des questions en langage naturel, un système de question réponse et un outil, qui « définit un nouvel état de l’art » dans ce domaine, explique Jason Mars, en charge du projet, puisqu’il permet la reconnaissance d’images. On prend en photo la Tour Eiffel, par exemple, et Sirius nous dit de quoi il s’agit en cherchant dans une base de données (en provenance de Wikipedia pour une grande partie). Une fonction qui n’existe pas encore sur iPhone, par exemple.

Pour lire la vidéo, cliquez ici.

Le Linux des assistants personnels intelligents

Géré par une licence open source BSD, le code de Sirius est disponible à tous. De sorte que toutes les personnes intéressées et compétentes peuvent ajouter des fonctions à ce nouvel outil. Pour l’instant, Sirius n’a été testé que sur des ordinateurs de bureau sous Ubuntu, mais il pourrait tout à fait s’embarquer sur un smartphone ou d’autres appareils mobiles. Logique, puisque Sirius est un peu à Siri ce que Linux est à Windows, explique Jason Mars: une version alternative et ouverte.
C’est en fait un patchwork de quatre logiciels open source qui préexistaient, mais qu’il a fallu associer pour réussir à construire Sirius. La reconnaissance vocale est fournie par Sphinx, le programme de l’Université de Carnegie Mellon, et est associée à Caffe, une plate-forme neuronale open source, etc.

Une plate-forme de recherches pour le futur

Pour Jason Mars, les développements autour de Sirius pourraient également aboutir à l’amélioration des infrastructures requises dans les centres de données pour que les assistants personnels fonctionnent au mieux. Le wearable et les objets domotiques qui vont conquérir le marché dans les années à venir vont en effet largement solliciter des technologies de ce genre.

Par ricochet, les data centers seront eux aussi appelés à répondre à cette demande croissante d’intelligence au quotidien. « Nous avons besoin de penser à de nouvelles façons de concevoir nos plates-formes dans le nuage pour soutenir ce type de charge de travail », commente Jason Mars. Lui et ses équipes ont déjà noté que les processeurs graphiques sont capables d’accélérer par dix la vitesse de traitement de ce genre d’informations dans un centre de données. Les puces FGPA, encore plus spécialisables, peuvent atteindre un multiplicateur de 16.

Sirius pourrait donc non seulement être un concurrent pour Siri, Google Now et Cortana mais également un moyen de les faire progresser plus rapidement. D’ailleurs Google l’a bien compris. Le géant américain a co-financé ce projet, en compagnie d’ARM.

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-11/03/2015

Source :
Université du Michigan
Clarity Lab

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Pierre Fontaine