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Des systèmes microélectromécaniques pour domestiquer la lumière

Dans un système DWDM, certaines couleurs sont plus amplifiées que d’autres. Lightconnect a conçu un égaliseur dynamique, fondé sur l’effet de diffraction.

Quand on parle d’équipementiers dans l’optique, on pense à Nortel, Lucent ou Alcatel. En fait, ces ensembliers développent certaines technologies clés et intègrent des sous-systèmes ou des composants provenant d’autres sociétés. JDS Uniphase en est un exemple. Mais il en existe de nombreuses autres, très spécialisées, à l’image de Highwave Optical dans les filtres. Lighconnect, fondée en 1999 en Californie, est de celles-là. Elle produit des composants dynamiques à base de systèmes microélectromécaniques (MEMS) dans le domaine de l’atténuation du signal optique.Son produit phare est un égaliseur de gain dynamique (DGE) pour liaisons DWDM (multiplexage dense en longueurs d’onde). Sur les longues distances, il est nécessaire d’amplifier le signal optique. Mais, du fait du comportement non linéaire de la fibre, certaines longueurs d’onde sont amplifiées plus fortement que d’autres. D’où la nécessité d’égaliser le signal pour le rendre “propre” avant de l’envoyer en ligne.

L’atténuation sélective des longueurs d’onde

Pour effectuer l’égalisation, il existe plusieurs méthodes, notamment en utilisant des micromiroirs ou des bulles. Lightconnect a recours à un treillis de rubans recouverts d’une pellicule réfléchissante d’aluminium, qu’il est possible, par champ électrostatique, de rapprocher plus ou moins d’un substrat, lui-même recouvert d’une pellicule d’aluminium. Lorsque le treillis se trouve à une longueur d’onde du substrat, les rayons réfléchis par ce dernier et le ruban sont en phase. Donc, l’atténuation est nulle. Lorsque la distance du ruban est inférieure à la longueur d’onde, les signaux réfléchis ne sont plus en phase et se “neutralisent”. D’où un effet d’atténuation par effet de diffraction. Toute l’astuce consiste à commander le déplacement de ce treillis pour qu’il atténue sélectivement les longueurs d’onde afin d’égaliser l’ensemble du signal. Un tel dispositif est dit dynamique parce qu’il est intermédiaire entre les éléments actifs et ceux passifs. Il est possible de le télécommander pour l’adapter aux caractéristiques de la liaison, qui peuvent être changeantes. Micromiroirs, bulles ou rubans sont des dispositifs purement mécaniques ?” d’où leur nom de MEMS ?”, dont la taille est de l’ordre du micron ou du dixième de micron. Selon Lightconnect, l’avantage de la technologie à ruban est d’avoir un temps de réaction d’environ cinquante microsondes et d’utiliser des composants classiques, ce qui le rend plus simple à assembler.

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Jean-Pierre Soulès