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Des systèmes construits sur le principe des réseaux privés

Les offres de transmission satellitaires adoptent aujourd’hui des environnements ouverts, partagés avec d’autres utilisateurs.

En 1985, FCR et l’AFP ont créé Polycom, première société française dédiée à la transmission de données par satellite. Il s’agissait pour l’AFP d’améliorer ses prestations en distribuant plus rapidement dépêches et photos à ses clients français et étrangers.Ce service sera ensuite ouvert à des tiers, notamment pour la diffusion d’informations boursières. En une vingtaine d’années, ce sont près de huit mille stations de réception qui seront installées de par le monde, avec des signaux transitant sur quatre réseaux satellitaires.Dès sa création, l’Organisation européenne des télécommunications par satellite a opéré des réseaux VSat.Aujourd’hui, Eutelsat se proclame premier opérateur de ce type de service sur le Vieux Continent et dénombre, via ses signataires ou ses revendeurs, près de six cents entreprises ou organisations clientes. La plupart des systèmes existants sont construits sur le principe des réseaux privés dans lequel l’entreprise utilisatrice, une fois son segment spatial loué, a le choix de son fournisseur.Celui-ci lui délivre une offre clés en main comprenant les équipements et leur mode opératoire. Pour réduire les coûts, Eutelsat a spécifié des caractéristiques techniques pour les stations (standards S1, S2 et S3) et les modalités de transmission (SCPC/FDMA et modulation QPSK) qui permettent la création de réseaux, dits ouverts, partagés par plusieurs utilisateurs.

D-Sat : les services administrés par satellite

Enfin, l’an passé, l’organisation a lancé une gamme de services administrés proposés sur la base du paiement à l’usage (pay-per-use) et qui s’appuie sur la technique Dama (Demand assignment multiple access).Cette gamme, appelée D-Sat, se décline en deux grands types de services : D-Sat 160, qui vise les applications de téléphonie voix-données-fax ainsi que la transmission de données à moyens débits.Ces réseaux sont en architecture étoilée ou maillée et supportent plusieurs modes de transmission. Les équipements sont de type Skylinx, de Viasat (Scientific Atlanta) ; ou Seatel pour les systèmes embarqués sur navires. D-Sat 2000, quant à lui, privilégie les applications large bande sur protocoles Frame Relay (D-Sat 2000 FR) ou ATM (D-Sat 2000 ATM).Le premier a une capacité pouvant aller jusqu’à huit canaux à 2 Mbit/s et utilise une solution développée par Nortel Dasa (NDSatCom) ; le second offre une capacité de transmission multirépéteur et s’appuie sur la technique Linkway, de Comsat Laboratories (aujourd’hui intégrée à Lockeed Martin Global Communications).Selon un spécialiste du secteur, l’offre D-Sat offre l’avantage, par rapport aux solutions propriétaires, d’abaisser de façon importante les coûts d’accès et d’exploitation d’un réseau VSat. Ces services sont commercialisés dans plusieurs pays européens par des revendeurs agréés qui sont intéressés financièrement au volume de trafic généré par leurs clients.En France, on trouve ainsi des installateurs spécialisés dans les télécommunications spatiales, comme Cairtel, MSP Geolink, TDCom, Alcatel Mobicom, Arcane Metracom, Canal Câble, LCDC Telecoms, Getronics, mais aussi France Télécom.

Une concurrence fournie

Si Eutelsat est en tête du marché européen des VSat, cela n’empêche pas d’autres opérateurs de réseaux satellitaires d’être également présents sur ce secteur avec des offres similaires.Pour les fournisseurs de solutions globales, qui s’adressent aux grandes sociétés internationales, il est en effet nécessaire de disposer de capacités dans toutes les régions du globe afin de construire des infrastructures aux dimensions des déploiements géographiques de leurs clients.Pour cela, ils ont le choix entre plusieurs opérateurs mondiaux, tels Intelsat et son émanation New Skies Services, SES Global, Loral Global Alliance, PanAmSat ou Lockeed Martin Global Communications.Outre les fournisseurs de services liés aux exploitants de satellites, on retrouve, parmi les acteurs de ce secteur, les opérateurs télécoms tels que France Télécom (via Global One ou GlobeCast), DeTeSat (Deutsche Telekom) ou BT, mais aussi des entreprises industrielles ou de services qui se sont diversifiées, tels IBM, Spaceline (émanation de ThyssenKrupp), ou qui sont le fruit d’alliances, comme Hughes Olivetti Telecom, l’entité qui commercialise le service DirecPC en Europe.Malgré un développement plus rapide quoutre-Atlantique, le marché européen du VSat restait ces dernières années loin derrière le marché américain.

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Philippe Pélaprat