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Des stock-options dans la corbeille des licenciés

Ironie, ou bienveillance ? Amazon.com accompagne le licenciement de 1300 de ses salariés en leur offrant des stock-options, pour un montant estimé à 2 000 dollars par personne.

Amazon.com, l’un des champions du commerce en ligne, est aujourd’hui malmené en Bourse. De 75 dollars en février 2000, l’action d’Amazon a fondu comme neige au soleil et ne cote plus que 14 dollars aujourd’hui.En conséquence, pour stopper cette hémorragie boursière, la société n’hésite pas à licencier.Mais, dans le même temps, Amazon.com ?” qui a construit une partie de son image médiatique sur l’octroi de stock-options à l’ensemble de ses salariés ?” semble aujourd’hui prise de remords. Et pour montrer qu’elle n’en veut pas à ” ses boys ” de la première heure, l’ex-start-up les arrose (une fois de plus) de stock-options.Une bonne action à peu de frais ? Une façon de montrer que la société garde confiance en l’avenir ? Bien malin qui peut dire aujourd’hui si le jeu en vaut la chandelle ! Les stock-options cédées ne pourront être exercées qu’en 2003. Et d’ici à deux ans, la donne peut changer du tout au tout.Les responsables d’Amazon.com, Jeff Bezos en tête, affirment que leur société sera rentable dès l’an prochain. Un pari audacieux que les analystes financiers suivent avec le plus grand intérêt.En attendant, les licenciés ne risquent plus grand-chose… N’ont-ils déjà pas perdu l’essentiel ? C’est-à-dire leur emploi et, pour un certain nombre d’entre eux, la valeur de stock-options qu’ils ne manquaient pas de détenir.En France, on se gausserait d’un tel élan de générosité. Rien ne vaut en effet une compensation en bonne et due forme sous la forme de primes que le licencié peut utiliser à sa guise. On y verrait même une ironie certaine, voire de la démagogie de la part des dirigeants offrant une carotte à leurs salariés après les avoir bastonnés.Aux Etats-Unis, pays du risque et des fonds de pension, une telle innovation va dans le sens de la nouvelle économie.Puisqu’il s’agit d’oser, puisque nous sommes dans une société dite ” avancée “, pourquoi ne pas jouer le jeu entièrement : licencier, oui, mais avec des primes méritées pour un travail qui a souvent été modulable à merci et effectué sans compter les heures dans un enthousiasme de pionniers. Et, par dessus le marché, avec des stock-options, autre signe de reconnaissance et de confiance dans l’avenir.Quelle sera la première dot-com française à se lancer dans laventure ?Prochaine chronique le lundi 5 mars

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Anne-Françoise Marès