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Des solutions de natures diverses

Décider de s’équiper d’un PGI n’est qu’une première étape. Mais ce terme regroupe des produits très divers, les façons de s’équiper étant elles-mêmes très différentes.

Le progiciel de gestion intégré adapté à un métier particulier est plus facile à installer – en théorie – lorsqu’il est réellement adapté au métier de la PME. Le progiciel transversal de type SAP est beaucoup plus puissant, mais plus lourd. Il est possible aussi de recourir à des prestations d’hébergement d’applications (ASP)… Bref, les solutions d’équipement ne cessent de se multiplier. Si le choix d’un progiciel doit s’effectuer en fonction de la nature même du produit, il faut aussi tenir compte de ses contraintes d’installation. Et ne jamais oublier que, en termes de coûts, le prix de la licence est rarement un élément déterminant.


Les PGI spécialisés métier : miser sur l’innovation
Un PGI spécialisé métier est destiné à toutes les entreprises d’un secteur d’activité, du donneur d’ordres au fournisseur isolé. Souvent développés et commercialisés par des sociétés locales auprès du tissu industriel régional, puis national, ces progiciels constituent la majorité des PGI recensés par le CXP – plus de cinq cents. Utilisant un langage et reproduisant des méthodes de travail connues des utilisateurs, le PGI métier est plus facile à assimiler qu’un outil généraliste. En outre, sa mise en ?”uvre est souvent plus rapide. Néanmoins, ces solutions fournies par des éditeurs modestes ne peuvent rivaliser sur le plan technologique avec celles d’acteurs internationaux. Sous peine d’être dépassé à peine installé, le produit choisi doit donc être très innovant. Comme l’explique Philippe Duchêne, membre du club des utilisateurs de Symix, “prendre un produit innovant, c’est assumer de tâtonner sur le terrain avec des répercussions sur les délais. Mais, au bout du compte, on se retrouve gagnant en créant un partenariat fort avec l’éditeur.”

Milieu de gamme : spécialisation métier via distributeur
Un certain nombre d’éditeurs se focalisent sur le marché des PME. Moins chers et plus faciles à installer que les PGI des grands éditeurs, ces produits offrent souvent un c?”ur métier très embryonnaire. Cette partie est souvent laissée à l’initiative des distributeurs intégrateurs qui se spécialisent par activité.
C’est le cas, par exemple, de Navision, dont les intégrateurs régionaux ont la responsabilité des spécificités métier. Les clés d’un choix judicieux ? “Privilégier la souplesse et la proximité du prestataire qui endossera la partie métier”, conseille Danièle Geiger, attachée de direction chez Gema Diffusion, une PME spécialisée dans le négoce de prothèses dentaires. En effet, certains points très particuliers de l’activité de l’entreprise nécessiteront un développement spécifique supplémentaire, et une collaboration étroite avec l’éditeur et l’intégrateur sera indispensable. Avantage de ces éditeurs spécialisés : ils ont souvent une envergure internationale, qui facilite leur déploiement auprès de filiales.
Aller vite avec un gros PGI
Pour une PME déployant un PGI, le temps est coûteux à la fois financièrement et en termes de ressources. C’est pourquoi les entreprises souhaitent réduire au maximum la durée des projets – si possible, en dessous de six mois. Les grands éditeurs l’ont bien compris, qui proposent des méthodologies de mise en ?”uvre rapide de produits réputés lourds et complexes. “Le travail est en théorie le même. Il nécessite une compétence accrue des intervenants, qui doivent conna”tre à fond le progiciel pour aller droit au but”, souligne Daniel Boisson, directeur de mission chez Ernst & Young. Par exemple, la phase de comparaison des paramétrages possibles sera rétrécie. “Pour cela, il faut ma”triser parfaitement le métier du client, posséder des méthodes à base de questionnaires et disposer d’une bibliothèque de préparamétrages adaptés”, précise Jérôme Rouge, responsable de J. D. Edwards chez Ernst & Young.
ASP : encore peu de clients
Autre solution pour s’équiper d’un PGI, l’hébergement d’applications. Actuellement, beaucoup de bruit marketing, peu d’offres concrètes, et des clients qui ne se bousculent pas. Idée séduisante, l’ASP revient en fait à louer le progiciel et son infrastructure, qui sont laissés chez l’hébergeur. Cependant, SAP, Oracle et PeopleSoft affichent chacun entre quarante et soixante-dix clients seulement dans le monde. Le mieux placé : Lawson Software et ses soixante-quinze clients, dont quatre en France. “Pour que le PGI hébergé soit séduisant, il doit être intuitif. Et c’est un aspect que nous avons toujours soigné”, avance comme explication Pascal Prévot, directeur des opérations France de Lawson Software. Autre aspect : le débit des données doit rester compatible avec des liaisons RTC classiques. La plupart des éditeurs ont donc dû toiletter leurs logiciels. Les bénéfices attendus de l’ASP sont “une durée d’installation réduite – de un à quatre mois – et un meilleur contrôle de ses investissements en période de croissance”, conclut Pascal Prévot

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Simone Wapler et Jean-Baptiste Dupin