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Des psy invités dans les écoles pour sensibiliser les enfants aux dérives d’Internet

Happy slapping, blogs diffamatoires, photos indiscrètes… Les ados s’exposent aux dangers du Net. Deux psychologues informent.

Lorsque Vanessa Coupez et Myriam Meunier débarquent dans un collège, c’est souvent une infirmière scolaire qui les a appelées à l’aide suite à un incident. Ces deux psychologues travaillent pour Action Innocence, une
association de protection de l’enfance sur Internet. Chaque jour, elles rencontrent des jeunes de 8 à 17 ans parfois traumatisés par ce qui leur est arrivé sur Internet, mais souvent inconscients des conséquences. Happy slapping, blogs
diffamatoires, photos indiscrètes font partie de leur réalité.‘ A partir du collège, le happy slapping prend de l’ampleur. La moitié des élèves lèvent la main quand on leur demande s’ils ont déjà reçu des vidéos de personnes en train de se faire frapper.
D’autres ont été victimes ‘,
explique Vanessa Coupez.Plus choquant, beaucoup n’ont pas conscience de la gravité de ces incidents. ‘ Une jeune fille qui avait filmé une scène de happy slapping me disait que ce n’était pas grave puisqu’elle ne
faisait que filmer ‘,
s’étonne Vanessa Coupez, qui se charge de rappeler qu’il s’agit de non-assistance à personne en danger. Ceux qui reçoivent les vidéos n’ont aucun recul. Ils les
trouvent drôles et se les échangent. ‘

Diffamation, pornographie…

Parmi les autres cas rencontrés sur le terrain, une jeune fille qui tient sur son blog des propos diffamatoires au sujet d’un professeur qui lui a donné une mauvaise note ou une autre dont le strip-tease devant une webcam est
diffusé à tout le collège par son ex-meilleure copine.‘ Ils ont presque tous des blogs où ils mettent des photos de leurs copains. Parfois ce sont des photomontages humiliants ou pornographiques, décrit Vanessa Coupez. Nous leur faisons aussi
prendre conscience qu’avec leur photo et les détails donnés sur leur blog, quelqu’un peut venir les chercher à la sortie du collège. ‘
Pour les 6e et 5e, les premières rencontres avec la pornographie se font souvent par hasard et provoquent un sentiment de gêne ou de honte. ‘ Ils laissent leur adresse sur des sites de jeux ou des forums et
reçoivent des spams contenant des fichiers pornographiques. En faisant une recherche sur les sans-culottes de la Révolution, des élèves sont tombés sur des images pornographiques ‘,
explique la psychologue.Chez les plus âgés, l’apologie de comportements dangereux est une nouvelle menace.
‘ Taper “pro ana” dans Google et vous verrez des blogs d’adolescentes anorexiques qui donnent des conseils
effrayants,
raconte Vanessa Coupez. Nous avons rencontré des jeunes qui sont devenus sourds après avoir fabriqué des bombes artisanales avec des modes d’emploi trouvés sur YouTube. ‘
Les deux psychologues, dont l’agenda est complet jusqu’en juin, interviennent principalement à Paris et en région parisienne. Pour une demi-journée, Action Innocence demande une participation de 150 euros.

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Isabelle Boucq