Des progiciels mettent le commerce électronique à la portée des PME

Pour réaliser un site de commerce électronique, les entreprises ont à leur disposition un large éventail de logiciels. Ils assurent une ou plusieurs fonctions nécessaires à la vente en ligne : serveur web, création de catalogue, moteur de recherche, gestion de panier virtuel, calcul de TVA et de frais de port, promotion, surveillance et analyse du site, paiement sécurisé, interface avec des solutions externes.

Prévoir les besoins à long terme

Les solutions packagées, comme celles d’Areane, de BeWeb et d’Intershop, conviennent aux petites structures, tant par leur prix (inférieur à 20 000 F) que par leur facilité de mise en ?”uvre. Des solutions plus souples, à base de composants, comme celles d’Abysse et de Magic, permettent de développer des applications plus évolutives et personnalisables. Enfin, les solutions de type bo”te à outils, fournies par IBM, Oracle et Informix, demandent des compétences en développement rarement présentes dans les PME. Dans le haut de gamme, les outils de commerce électronique sont très chers (de l’ordre du million de francs) et hors de portée d’une PME. Aussi, Jean-Marc Stephan, directeur marketing de BEA, recommande-t-il de partir de composants, de les adapter aux besoins et de les faire évoluer. “Il est nécessaire d’anticiper les besoins à long terme”, conseille Florence Carton, directeur du marketing d’Intershop. Au-delà du front office, si l’on veut permettre les transactions en ligne, il est important d’intégrer le site au système d’information de l’entreprise, c’est-à-dire à la base de données et, le cas échéant, au PGI (gestion des commandes, clients, produits, stocks, achats, facturation, etc. ).
Enfin, il faut s’assurer que le serveur est capable de supporter la charge des connexions et des transactions. À ce niveau aussi, essentiel pour le succès du site, il faut faire les tests de montée en charge et de performances. Mais cet aspect incombe rarement à l’entreprise, qui a tout intérêt à sous-traiter l’hébergement : “Une solution maison coûterait au moins un million de francs par an”, précise Jean-Philippe Passot, directeur du commerce électronique chez EDS.

Avis d’expert

Alexander Kopriwa est un spécialiste du commerce électronique au Meta Group, l’un des principaux cabinets d’études de marché dans le domaine des nouvelles technologies de l’information.
Privilégier la souplesse et l’évolutivité
Pour réaliser des catalogues de vente sur Internet, il existe des produits faciles à utiliser par les entreprises. Mais ces produits sont souvent difficiles à adapter et rendent délicate l’évolution des sites. Pour plus de souplesse, il vaut mieux choisir des produits modulaires, que l’on peut connecter au back office. Dans ce cas, il est nécessaire de faire appel à un informaticien. Il faut aussi concevoir la logique des traitements : celle-ci doit être élaborée soigneusement, ce qui nécessite des budgets importants. Enfin, la gestion du contenu des catalogues est un problème largement sous-estimé. Elle met en ?”uvre énormément de processus collaboratifs, que les commerçants ignorent souvent.

Cas d’entreprise : Rue du Commerce prépare une intégration progressive de ses outils

Ouvert en août 1999, le site de Rue du Commerce ambitionne de s’imposer en tête des sites français de vente de produits high tech. ” La complexité du site, avec près de 10 000 produits référencés, a dicté nos choix techniques “, déclare Gauthier Picquard, directeur général de Rue du Commerce. La société a utilisé le logiciel ColdFusion, qui prend en charge le front office des sites de commerce électronique, puis la base de données SQL 7 de Microsoft pour le back office. ” Il a fallu non seulement développer le site, ce qui a été réalisé en cinq mois, mais aussi trouver des fournisseurs, négocier les prix, communiquer “, rappelle Gauthier Picard. Peu fortunée et souhaitant aller au plus vite dans son développement, la société confie la gestion technique du site à NetForce. En échange, cette société est entrée dans le capital de la start-up. Avec le recul, la réalisation du cahier des charges du site a été, pour Gauthier Picquard, la principale difficulté : ” Les fonctions du site doivent être suffisamment précises pour être traduites en termes techniques. Il faut savoir rester raisonnable, sinon les délais et les investissements ne peuvent être respectés. “ Rue du Commerce prévoit néanmoins d’adopter un PGI pour intégrer ses fonctions de back office. ” Si l’éditeur choisi dispose d’une offre de front office cohérente, nous envisagerons la possibilité de passer à une solution entièrement intégrée “, conclut Gauthier Picard
Rue du Commerce

Activité : vente en ligne de produits high tech depuis décembre 1999 (10 000 produits vendus à 2 000 clients particuliers et plus de 100 entreprises).

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