Passer au contenu

Des noms de domaine protestataires offerts gratuitement

Le site Free Speech Center propose à tous les internautes de réserver gratuitement un nom de domaine du type Lasociétémachin.comsucks.com. Les créateurs du site affirment être à l’abri de poursuites.

L’avocat américain Edward Harvilla s’est mis en tête de défendre le droit de critiquer une entreprise en utilisant une adresse Internet contenant le nom de l’entreprise en question auquel a été adjoint le suffixe sucks (” pue ” ou ” craint ” en français) .Plusieurs internautes s’y sont déjà risqués, mais ils se sont souvent vu retirer leur adresse Internet après que l’entreprise visée a déposé plainte auprès de l’Ompi (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle).Cet organisme, basé à Genève, dispose d’une section spécialement habilitée à traiter des litiges autour des noms de domaine. Il a souvent été accusé de favoriser les grandes entreprises au détriment des individus.C’est la dernière grande affaire en date qui a décidé Edward Harvilla à agir : un habitant du Massachussets a dû rendre l’adresse Vivendiuniversalsucks.com à Vivendi-Universal en novembre dernier.

Le réflexe .netsucks.com

L’avocat a choisi le jour de l’anniversaire de la naissance de Martin Luther King (le 21 janvier) pour ouvrir son site, Free Speech Center. Les internautes peuvent piocher parmi plusieurs dizaines de noms de domaine incluant ” sucks “ et ” protest “ (protestation).Ainsi, tout internaute qui en fait la demande obtiendra gratuitement une adresse du type Lasociétémachin.comprotest.com ou lasociétémachin.netsucks.com.Des noms qui semblent quelque peu compliqué à retenir. Mais Edward Harvilla espère que le mouvement prendra de l’ampleur et que les internautes auront le réflexe d’ajouter .netsucks.com à la suite du nom d’une entreprise pour trouver un site protestataire.L’avocat est persuadé que c’est l’influence européenne, bien moins permissive en termes de liberté d’expression que les Etats-Unis, qui permet aux entreprises de bloquer les critiques émises en ligne. Son site étant basé aux Etats-Unis, les contestations devront se faire devant un tribunal américain a priori moins enclin à soutenir les entreprises. Il est d’ailleurs prêt à plaider lui-même la cause des internautes.Le site est ouvert aux internautes français, qu’Edward Harvilla se dit “honoré” d’accueillir. D’ailleurs, toute léquipe du site se serait mise à étudier le français.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Karine Solovieff