Depuis maintenant deux ans, les salariés de la branche entreprise de France Télécom se laissent séduire par le travail nomade. Mille deux cents d’entre eux accomplissent à leur domicile, ou entre deux rendez-vous, des tâches qu’ils ne réalisaient auparavant qu’en agence. Principaux concernés, les commerciaux. En adoptant le télétravail, ils réduisent leurs déplacements et gagnent en réactivité.
L’opérateur historique leur a fourni un ” PC nomade “, un ordinateur portable équipé d’une carte modem. Branché à une prise téléphonique, ce dispositif leur donne accès à l’intranet de France Télécom. Les vendeurs prennent des commandes, relèvent leur courrier électronique, ou encore consultent les données relatives aux clients. “ Le nomadisme à France Télécom s’est réellement développé lorsque les applications métier ont migré du système d’information classique vers notre intranet”, rappelle Alain Béréziat, le responsable du projet télétravail à France Télécom. Résultat : l’entreprise assure que ses commerciaux ont économisé l’équivalent d’une journée de travail par mois. Mais, plus que ce gain de temps, c’est surtout sur l’amélioration des qualités de travail que les vendeurs du terrain mettent l’emphase. “Avec le nomadisme, il n’y a plus de déperdition de l’information, explique Jean-Paul Tison, l’un des premiers utilisateurs du PC nomade. Nous ne rédigions notre compte rendu qu’à l’agence – souvent plusieurs jours après notre rendez-vous avec le client. Les rapports manquaient, par conséquent, de précisions. Aujourd’hui, notre dispositif nous permet de les écrire et de les envoyer dans la journée. ” Le télétravail a également bouleversé l’organisation au sein même de l’agence. Les commerciaux ont en effet trouvé le temps de ” faire du relationnel ” avec leurs collègues. Une situation impensable il y a deux ans, l’intranet de l’entreprise n’étant pas encore opérationnel.
L’obstacle vient d’un encadrement réticent
Mais la mise en place du nomadisme ne se fait pas toujours dans la douceur. A en croire Pierre Tison, certains directeurs des ventes ou chefs d’agence acceptent mal l’idée que leurs commerciaux fréquentent de moins en moins l’agence. “Mais c’est moins le nombre de passages à l’agence que la qualité de ces passages qui est importante, rétorque-t-il. Mieux vaut venir peu, mais rester disponible pour les collègues sédentaires. ” Alain Béréziat, responsable du projet télétravail, confirme : “La réticence des managers constitue le principal obstacle au développement du nomadisme. C’est la raison pour laquelle nous leur organisons des journées de formation. ” Après les commerciaux, ce sont maintenant les techniciens d’intervention sur site qui demandent à être équipés d’un PC nomade.
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