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Des liens publicitaires délirants sur Google

Une société suisse a choisi la dérision pour assurer la promotion de son site de petites annonces. Une manière de se démarquer de la concurrence.

Il y a quelques jours, l’internaute qui tapait ‘ Ségolène ‘ dans Google voyait s’afficher des liens commerciaux lui proposant d’‘ acheter des socialistes ‘.
Aujourd’hui, une admiratrice du président de l’UMP (*) qui saisit ‘ Sarkozy ‘ dans le moteur de recherche pourrait être tentée d’acquérir ‘ une collection unique de poils
UMP ‘,
voire ‘ des cheveux de Sarko ‘.Le point commun entre ces liens commerciaux pour le moins fantaisistes : Annonces.com. Ce site de petites annonces basé en Suisse est la propriété du groupe helvétique Virtual Network. ‘ Aujourd’hui, le
marché des petites annonces est très concurrentiel. Il est très facile d’ouvrir un service de ce type. Il faut donc se distinguer,
explique Stéphane Pictet, directeur de la société. Nous dépensons entre 500 et 1000 euros
par jour sur Google. ‘

Des campagnes publicitaires désactivées

Et si le positionnement décalé ne représente qu’une infime partie de ces investissements, l’audience d’Annonces.com a le vent en poupe. ‘ Notre objectif est d’imposer une marque ‘, poursuit
Stéphane Pictet. Le site réunit aujourd’hui près de 600 000 visites par mois à raison d’une dizaine de pages vues par visite. ‘ Le fait d’utiliser l’humour sur Google ne nous a jamais causé de souci, indique-t-on au sein de Virtual Network [par ailleurs propriétaire du site humour.com, NDLR]. En revanche, on ne peut
pas tout faire en tant qu’annonceurs. Par exemple, si votre site diffuse des pop-up, votre campagne de liens publicitaires pourra être désactivée. Par ailleurs, Google est aussi sensible au respect de l’orthographe. Enfin, il peut arriver que les
annonces qui concernent les domaines de la “pharmacie” ou des “casinos” ne passent pas automatiquement. ‘

Protéger l’intégrité des marques

Google aurait-il mis en place des filtres pour contrôler le contenu des messages diffusés par ces annonceurs ? ‘ Nous veillons seulement à préserver l’intégrité des marques protégées, souligne la
filiale française du géant américain. Lorsqu’une annonce contient des termes faisant déjà l’objet d’une mesure de blocage, sa diffusion est empêchée a priori. Par exemple : lorsqu’un titulaire de marque a demandé
à ce qu’aucun annonceur ne puisse sélectionner sa marque à titre de mot-clé ou dans le texte de son annonce, tout message utilisant ce mot-clé sera bloqué. ‘
Avant de mettre en place ces procédures, Google avait été
condamné pour contrefaçon de marque, notamment à la suite de plaintes de sociétés comme Louis Vuitton ou Bourse des vols. ‘ L’annonceur est directement
responsable du contenu des liens commerciaux qu’il rédige et qu’il diffuse selon les paramètres (et notamment les mots-clés) qu’il a choisis ‘,
affirme-t-on aujourd’hui chez Google. Cependant, la question de la responsabilité
potentielle des fournisseurs de liens commerciaux reste toujours un objet de débats judiciaires.


(*) Union pour un mouvement populaire, et non
l’Union mondiale de la poule,
comme pourrait le faire croire un autre lien sponsorisé absurde proposé par le moteur de
recherche.

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Philippe Crouzillacq