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Des écoliers californiens sous surveillance électronique

L’école maternelle de Richmond fait porter à ses élèves un gilet doté d’une puce RFID. L’EFF s’interroge sur les dérives de cette pratique.

Après les webcams dans les crèches, les bracelets RFID dans les maternités, voici que les puces à radiofréquence intègrent les écoles maternelles. En cette rentrée scolaire, le district du comté de Contra Costa en Californie affuble ses élèves d’un uniforme d’un nouveau genre.

Les bambins âgés de trois à six ans portent une sorte de maillot de basket dans lequel est intégrée une puce RFID (Radio-Frequency Identification). Cet émetteur envoie un signal à des récepteurs répartis dans l’établissement. Les informations sont retranscrites sur une carte interactive où chaque enfant est figuré par un point. Un enseignant peut ainsi localiser d’un coup d’œil un élève dans tout le bâtiment.

L’école maternelle de Richmond est la première à avoir mis en place ce dispositif qui, selon l’administration fédérale, permettrait de dégager 375 jours de travail/homme (soit 3 000 heures) et éventuellement d’économiser 50 000 dollars.

Progrès ou danger pour les libertés individuelles ?

En plus de localiser les enfants, le système permettrait selon l’école de diminuer les tâches administratives. Chaque élève est relié au système informatique. Ainsi, le matin les parents signent sur un écran tactile pour signaler qu’ils ont déposé leur enfant à l’école, en même temps qu’ils l’habillent de ce maillot technologique. Ils font de même le soir en le lui ôtant pour signaler sa sortie. Quant aux enseignants, ils confirment d’un clic que l’enfant a bien eu son repas le midi.

Auparavant, maîtres et parents devaient effectuer ces tâches sur des feuilles volantes, obligeant ainsi les professeurs à vérifier sans cesse sur ces documents si un élève n’avait pas été oublié. « Nous n’avons plus à vérifier et vérifier encore les papiers, explique une enseignante au micro de KTVU une chaîne locale, de cette manière nous passons plus de temps avec les enfants»

L’Electronic Frountier Foundation s’interroge sur le bienfait de ce système. L’organisation craint à terme que les puces RFID ne remplacent l’œil de l’enseignant. « Si la carte obtenue par les puces à radiofréquence montre une enfant qui bouge beaucoup ne pourrait-elle pas être qualifiée d’hyperactive ? A l’inverse un autre plus statique ne sera-t-il pas assimilé à un paresseux ? Combien de temps vont-être gardées ces données et les conclusions vraies ou fausses qui découleront de ces enregistrements ? », se demande l’EFF pour qui les puces RFID ne doivent pas être une réponse à la faillite budgétaire de l’Etat californien.

Et vous, en cette période de rentrée, seriez-vous prêts à accepter que vos enfants soient ainsi équipés ?

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La rédaction