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Des bénéfices pour le groupe de travail – Réduction des coûts et facilité de déploiement

Si le P2P a d’abord pris une connotation ludique, il est désormais adopté par des éditeurs ciblant des domaines plus sérieux, comme le travail de groupe, la CAO ou la gestion de contenu.

Depuis quelques années, les Napster, Gnutella et autres IRQ ont défriché le terrain du P2P, avec des applications de partage de fichiers musicaux ou de messagerie instantanée. Ce modèle s’est ainsi affublé d’une connotation récréative, voire libertaire. Mais depuis un an, il s’infiltre dans un nombre croissant d’applications d’entreprise, telles que le travail de groupe, la conception assistée par ordinateur (CAO), la recherche et l’indexation, ou encore la propagation de contenu.Parmi les avantages les plus récurrents figurent un déploiement plus simple et moins coûteux, un rafraîchissement plus rapide des données, ainsi qu’une optimisation de l’espace de stockage, grâce à la suppression des réplications.

Un modèle parfaitement adapté au travail de groupe

À l’instar du partage de fichiers façon Napster, le travail collaboratif représente le domaine le plus exploré. Avec en tête de ligne, le logiciel de Groove Networks, une société créée par Ray Ozzie, l’un des pères de Lotus Notes. Il permet de créer des groupes de travail dont les membres se rencontrent dans des espaces virtuels où ils peuvent partager des documents et un tableau blanc, accéder à un agenda, et dialoguer par écrit ou de vive voix. Communications et synchronisation de documents sont réalisées grâce à des échanges de PC à PC et mis en ?”uvre par un serveur privé ou par celui de l’éditeur.Parmi les concurrents de Groove ayant aussi opté pour le P2P, Magi (de Endeavors) se distingue par sa compatibilité non seulement avec les PC, mais aussi avec les PDA. Les téléphones eux-mêmes peuvent entrer dans la danse, par l’intermédiaire d’un serveur WAP.

Déploiement simplifié

Pour Magi comme pour Groove, les avantages du P2P s’expriment en termes de facilité de déploiement et de coût réduit, puisqu’il suffit d’installer un logiciel sur un poste client, et éventuellement un petit serveur, si le référentiel n’est pas hébergé par un prestataire. “Ces caractéristiques pourraient intéresser les PME, à condition que s’estompent les craintes concernant la pérennité de ces logiciels “, estime Franck Poulon, directeur de Business Database, une SSII ayant évalué Groove.Ce déploiement simplifié est également séduisant, lorsqu’il s’agit de rapprocher des utilisateurs de différentes sociétés, dans le cadre d’un projet dont la durée est limitée. Plus généralement, le dialogue direct de PC à PC correspond davantage aux organisations modernes des entreprises plus horizontales, moins hiérarchiques.

La CAO est aussi touchée

Ces avantages s’appliquent aussi au travail de groupe orienté CAO. Sur ce terrain, le logiciel Alibre Design, lancé fin 2000, fait figure de précurseur. Il s’articule autour d’un modeleur prenant la forme d’une grosse application Java qui, installée sur un PC, permet de créer des objets 3D au format standard Step. Des membres du même groupe peuvent alors participer à distance à la conception de l’objet. Des fonctions plus traditionnelles de messagerie, de chat et de voix sur IP complètent la solution.Mais point de dogmatisme : les modèles de CAO partagés peuvent être hébergés sur le serveur, qui joue le rôle de référentiel pour les clients distants. On retombe ainsi dans le client-serveur, privilégié par des entreprises jugeant plus sûr de centraliser les données.

Le P2P pour les applications traditionnelles

Le pragmatisme est aussi de mise quand les applications traditionnelles adoptent une caractéristique du P2P qui consiste, selon les cas, à utiliser les ressources tantôt en mode client, tantôt en mode serveur. Les services web eux-mêmes sont considérés par certains comme relevant de ce modèle. Les n?”uds délivrent alors des services qui s’invoquent mutuellement par un protocole comme Soap.Il en va de même pour un outil de gestion de contenu comme NXT3, de NextPage, qui comprend un agent installé sur chaque serveur web constituant un intranet. Son rôle : indexer les fichiers et actualiser les index gérés par les agents des autres serveurs. Ainsi, toute requête exécutée sur un serveur donne les résultats de tous les autres. “Le prédécesseur de NTX3 générait un index spécifique à chaque serveur, si bien qu’il fallait répliquer les fichiers. L’utilisateur accède désormais à leur version la plus récente, donc à des données vivantes “, explique Gaëlle Bourhis, ingénieur d’affaires chez Hémisphère, partenaire de NextPage.

Transformer les sites en n?”uds pour indexer le web

Récemment entré dans le giron de Sun, Infrasearch applique un principe comparable à celui de NTX3, mais s’attache à la recherche sur le web. L’indexation est réalisée par les sites eux-mêmes, à condition que Sun parvienne à les convaincre d’installer son agent. En répartissant ce travail sur les centaines de milliers de serveurs qui hébergent ces sites, on éviterait de déployer les nombreuses machines (des centaines de PC sous Linux dans le cas de Google, par exemple) nécessaires aux moteurs de recherche pour indexer le web en permanence. Et surtout, Infrasearch promet une recherche sur des données récentes, quand Yahoo! et Google, entre autres, renouvellent entièrement leurs index en plusieurs semaines, sans pour autant approcher l’exhaustivité.

Un agent P2P pour mettre à jour les antivirus

C’est également le souci de mettre rapidement à jour des données qui a orienté Network Associates vers le P2P. Il s’agissait cette fois de rafraîchir les bases de signatures d’antivirus installées sur de vastes parcs de PC. La technologie, baptisée Rumor par l’éditeur, prend la forme d’un agent disposé sur les postes. À chaque démarrage ou à intervalle régulier, il lance une requête vers les autres PC du réseau local, afin de débusquer la dernière mise à jour. Et c’est seulement s’il fait choux blanc qu’il se rabat sur le serveur de l’éditeur. Ainsi, de proche en proche, cette base se propage de PC en PC ” à la vitesse de la rumeur “. Bien sûr, le même résultat peut être obtenu plus classiquement, mais au prix du déploiement de plusieurs serveurs organisés selon une topologie hiérarchique.









































































































































 Des applications d’entreprise de plus en plus variées 
 Éditeur     Produit     Fonctionnalités     Types de n?”uds 
 Alibre 
   Alibre Design     CAO collaborative     PC et stations sous Unix 
             
 Endeavors Technology 
   Magi     Travail collaboratif     PC, PDA, téléphones 
             
 Groove 
   Groove Networks     Travail collaboratif     PC 
             
 NextPage 
   NXT3     Gestion de contenus de serveurs web     Serveurs web 
             
 Sun Microsystems 
   Infrasearch     Moteur de recherche distribué     Serveurs web 
             
     JXTA 
   Environnement de développement et de déploiement     Potentiellement tous 
             
 Proksim Software 
   T-SIS     Environnement de développement et déploiement     Potentiellement tous 
 



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par Thierry Lévy-Abégnoli