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Denis Planat (Easynet France) : ‘ Le dégroupage en France est une déception ‘

Selon Denis Planat, directeur général d’Easynet France, les difficultés pour faire du dégroupage DSL en France ont été importantes, comparées à d’autres pays.

Easynet, opérateur de services IP pour entreprises, est, avec LDCom, Colt et Free, l’un des quatre ‘ mousquetaires ‘ qui réalisent aujourd’hui du dégroupage DSL en France. Il opère dans quelques arrondissements
parisiens.01 Informatique : Easynet est aujourd’hui l’un des quatre opérateurs qui dégroupent en France. Quel regard portez-vous sur ce dossier ?Denis Planat : En France, le dégroupage est une réelle déception. Au Royaume-Uni, nous avons aujourd’hui quatre-vingts DSLAM (concentrateurs DSL), et nous en aurons bientôt cent cinquante. Nous détenons 90 % de
part de marché. En France, nous avons été les premiers à dégrouper. Mais les difficultés ont duré deux ans. Par exemple, la convention d’interconnexion avec France Télécom représentait deux rames de papier ! Il était impossible de tout lire. Il
a fallu se concentrer sur l’essentiel et signer. Pour une entreprise de services comme la nôtre, ces règles du jeu sont difficiles. Néanmoins, nous comptons cent cinquante clients sur huit répartiteurs à Paris. Cela marche très bien. Mais nous ne
pourrons pas opérer en France comme au Royaume-Uni.Quelle différence y a-t-il entre la France et le Royaume-Uni ?Au Royaume-Uni, les choses sont allées plus vite. Même si l’Oftel, le régulateur, a également dû intervenir. La collaboration avec BT s’est, elle aussi, avérée plus facile, au sens technologique du terme. BT a montré moins de
suffisance pour avoir dû affronter la concurrence dans plusieurs secteurs depuis des années, à l’instar d’AT&T et des Bells aux Etats-Unis. Dans le monde anglo-saxon, les opérateurs dominants ont vu, sans aucun ménagement, certaines de leurs
activités coupées en deux.Vous allez donc rester concentrés sur les zones où vous dégroupez déjà, soit plusieurs arrondissements parisiens ?Effectivement. En ce moment, nous menons également une consultation importante avec Télécom Développement et LDCom. Ce sont de bons acteurs d’infrastructures. Par ailleurs, ce sont déjà nos fournisseurs, en plus de France Télécom. Il
s’agit de voir si nous pouvons nouer des partenariats forts pour utiliser leur déploiement d’infrastructures.Faudrait-il, en France, établir une séparation entre l’opérateur historique et son réseau ?Je n’ai pas la réponse à cette question. Les spécialistes en débattent. Mais cela ne concerne plus Easynet. Nous ne participons plus aux travaux de l’ART. Ce sont des combats certes importants, qui auront des retombées économiques
pour nous, mais auxquels nous ne pouvons plus nous associer pour des raisons humaines et financières.

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Guillaume Deleurence