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Délices asiatiques

La nouvelle est bonne pour le business, inquiétante pour l’humanité : cette fois, la Chine se met vraiment au capitalisme. Elle accepte depuis quelque temps que…

La nouvelle est bonne pour le business, inquiétante pour l’humanité : cette fois, la Chine se met vraiment au capitalisme. Elle accepte depuis quelque temps que quiconque (de préférence une grosse entreprise internationale) ayant envie de faire des affaires chez elle, et à condition quand même d’avoir été adoubé par le gouvernement (c’est-à-dire le Parti), puisse ouvrir là-bas une “Company Limited By Shares” (CLS), en clair une société par actions. Michelin et Alcatel ont immédiatement profité de l’aubaine. Et les voilà dotés, en Chine soi-disant communiste, d’un chairman, d’un CEO, d’un conseil d’administration, bref de tout l’attirail et du bataclan réunis. Un coup, le chairman est chinois et le CEO caucasien. Un coup, c’est l’inverse. L’entreprise occidentale a 50 % du capital plus une action; le gouvernement chinois (le Parti) 50 % moins une. Si vous comptez bien, ça fait deux actions de différence. Que les Occidentaux s’imaginent détenir ainsi le pouvoir fait hurler de rire les Chinois, comme si quelqu’un d’autre que le Parti pouvait avoir le pouvoir dans l’empire du Milieu qui a toujours eu le sens des nuances et du raffinement, dans le sexe comme dans les supplices. Quand, une fois intégrées les technologies et les méthodes, ils décideront de nationaliser toutes les CLS, c’est l’Occident qui rira moins. Ce jour-là, on aura compris, mais un peu tard, le vrai sens de “limité par les actions “. En attendant, les Chinois des grandes villes copient toutes les modes. Résultat : vous croyez aller à Shangai et vous vous retrouvez à New York, l’espace en plus et les tags en moins. Des buildings, des hôtels de luxe, des quartiers branchés, tout y est, même la pollution. Quand un milliard de voitures rouleront en Chine, tout le monde aura fait fortune et plus personne ne pourra plus respirer. Bon d’accord, il y a aussi des chômeurs (200 mil-lions ?) et des SDF. Mais, rassurez-vous, ils n’ont pas le droit de sortir. De toute façon, sils sortaient, ils ne pourraient pas respirer non plus…

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La rédaction