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Décisionnel : rallier les utilisateurs d’abord

Considérés à tort comme des logiciels experts, les outils décisionnels répondent à des besoins d’analyse métier. Leur adoption nécessite l’harmonisation des indicateurs de performances exploités par l’entreprise.

La réputation de complexité de mise en ?”uvre faite aux outils décisionnels est usurpée. D’après des témoignages recueillis auprès des entreprises, la difficulté d’un déploiement type repose essen- tiellement sur la modification des méthodes de travail qu’il implique au sein de l’entreprise.

La nécessité d’adopter un vocabulaire commun

“Nos utilisateurs ne voulaient pas consulter les ventes en fonction de la nomenclature proposée par le PGI Movex d’Intentia, car celle-ci ne correspondait pas aux attentes des centrales d’achat médicales, nos clients. Fin 2000, nous avons donc entrepris la mise en place de trois bases de données métier [data mart, Ndlr], en l’occurrence Microsoft SQL Server 2000, pour stocker nos données commerciales, financières et de production”, détaille Didier Brierre, directeur informatique des Laboratoires Vygon, société spécialisée dans la fabrication de matériel opératoire à usage unique. Et d’ajouter, que deux mois, de juin à juillet 2001, ont été nécessaires pour adopter un vocabulaire de travail commun. Ce vocabulaire était indispensable pour utiliser les solutions Cognos PowerPlay d’analyse de données et le portail Impromptu, acquis en 1999. Même constat chez Fleury Michon, qui, à l’occasion de l’installation du logiciel Business Objects InfoView en 1999, a décidé de former 350 personnes, soit 10 % de ses effectifs. “Grâce à ce travail, les indicateurs diffusés avec le portail Business Objects InfoView, servent de base d’analyse à nos commerciaux. Nous n’avons plus besoin d’expédier les rapports d’activité par la poste”, se réjouit Stéphane Lopez, directeur informatique chez Fleury Michon. Sans la formation du personnel, il est difficile en effet de constituer un entrepôt de données à l’image des métiers de l’entreprise.Les bases de données métier extraient des informations des bases de production pour offrir les critères d’analyse. “Le déploiement des outils décisionnels de Cognos, couplé à l’extracteur de données Ascential Software, nous assure un suivi de la performance de nos vendeurs, des marges, des profits et des régions où les ventes ont lieu”, explique Patrick Vergès, directeur financier du groupe Marotzki, un conces-sionnaire Peugeot. Un croisement d’informations auparavant irréalisable avec le PGI Tigre dédié à la comptabilité du secteur automobile.

Olap pour anticiper l’évolution de l’infrastructure

Les calculs s’opèrent, quant à eux, par le biais de moteurs Olap (Online Analytical Processing). Chargés d’effectuer des calculs à partir des valeurs stockées par les bases de données métier, ces moteurs génèrent parfois des dysfonctionnements. “La création automatique de cubes d’analyse durant la nuit, à l’aide de Cognos PowerPlay, entraînait des plantages récurrents. Nous avons dû faire appel à un consultant de Cognos pendant trois jours pour régler le problème”, relate Didier Brierre. Au contraire, selon Denis Blanc, responsable du contrôle de gestion au cabinet de conseil Alma Consulting Group : “Les cubes d’analyse du produit TM1 d’Applix sont très souples d’utilisation. Nous ne stockons que la valeur d’origine dans un SGBD, alimenté par les bases propriétaires du PGI Sage 100. Les cubes d’analyse sont calculés à la volée, puis publiés par l’utilisateur par le biais du tableur Microsoft Excel.”Outre l’aspect pilotage, les entreprises se servent des technologies Olap afin d’anticiper l’évolution de leur infrastructure. “Nous pensons étendre ce suivi d’activité, au secteur de la vente de voitures d’occasion et de pièces de rechange, en attendant les applications pour commerciaux nomades”, promet Patrick Vergès.Si l’adoption de solutions décisionnelles facilite l’harmonisation des méthodes de travail et l’analyse de l’activité de l’entreprise, elles peuvent aussi assurer l’interface avec des outils de front office. En effet, la brique d’extraction de données ETL (Extract, Transform and Load) peut alimenter une base de données métier, en servant d’interface avec différents PGI. “Nous utilisons l’ETL d’Ascential Software, pour extraire les données à partir de nos progiciels métier. Cela permet d’alimenter nos bases Oracle8i, qui servent les valeurs destinées à l’analyse, sans affecter nos bases de production IBM DB2 pour OS/400, ou les fichiers séquentiels indexés issus de nos grands systèmes OpenVMS”, affirme Stéphane Lopez, directeur informatique de Fleury Michon.Quant au prix il varie largement selon les technologies. “En version monoposte, Applix TM1 nous a coûté 6 000 euros ht, puis 38 000 euros ht lors du passage à la version serveur pour cinq utilisateurs simultanés”, explique Denis Blanc. Mais, le coût avoisine rapidement 150 000 e ht lors de déploiements Olap client serveur. “Ce prix comprend l’ensemble des prestations, serveurs matériels, services délivrés par Homsys, licences des produits Cognos et formation du personnel”, résume Didier Brierre, directeur informatique des Laboratoires Vygon.

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Francisco Villacampa