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De l’inconséquence managériale au cours des plans sociaux

Les plans de sauvegarde de l’emploi s’accompagnent parfois d’agissements incohérents. Dont certains sont la preuve d’un cynisme étonnant.

Si certaines situations n’étaient pas tragiques, surtout lorsqu’il s’agit de la perte d’un emploi, les anecdotes autours des plans sociaux prêteraient à sourire ! Elles pourraient même faire l’objet de tragi-comédies, mises entre
les mains de metteurs en scène de talent.Imaginez seulement le tableau : au cours du plan de sauvegarde de l’emploi qui affectait leur entreprise, les salariés de la SSII LogicaCMG ?” y compris ceux qui se trouvaient en cours de licenciement ou de
reconversion ?” ont tous reçu, avec leur bulletin de paie de novembre, un courrier les invitant à coopter de nouveaux candidats.Le document allait jusqu’à indiquer la gratification accordée au salarié pour les CV aboutissant à une embauche ! De quoi faire perdre la tête au plus sensé d’entre eux !Dans une autre société de services, un consultant touché par le plan social apprenait son licenciement alors qu’il dirigeait un lourd projet d’intégration de PGI dans une entreprise. Il lui a même fallu négocier avec sa direction pour
retarder la date de son départ – au moins par égard pour son client et pour garder un CV digne de ce nom !La hiérarchie qui l’avait désigné parmi les partants n’avait tout simplement pas pris en compte son activité ! C’est dire encore une fois l’ahurissante politique de ressources humaines de sociétés qui ont pourtant pignon sur rue.Est-ce la course à la valorisation de leurs actions qui les rendent à ce point insensées ?Que dire également des inévitables bruits de couloir que l’on ne dément pas et qui démobilisent, voire déstabilisent, les meilleurs des salariés, apprenant un jour qu’ils sont sur la liste des licenciés et le lendemain qu’ils n’y sont
plus !Il arrive même que certaines sociétés se livrent à une sorte de jeu proche de la perversité. Ainsi, ce salarié d’une SSII, à peine remis d’une crise cardiaque, apprenait deux jours après son retour dans l’entreprise qu’il ne serait pas
licencié, eu égard à sa maladie ; il était tout simplement envoyé en mission à l’autre bout de la France, nonobstant ses problèmes de santé et sa situation familiale !Un tel cynisme fait froid dans le dos, dans un pays qui se dit ‘ civilisé ‘ ! Même s’il s’agit d’exceptions, elles n’en sont pas moins intolérables !Prochaine chronique lundi 5 janvier

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Anne-Françoise Marès