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De l’art de choisir et de gérer son nom de domaine

Pour faire son entrée sur Internet, la première étape consiste à déposer un nom de domaine. Une démarche facilitée par les prestataires de services, mais qui demande réflexion.

Si le choix d’un nom de domaine peut paraître simple au premier abord, il mérite une attention toute particulière. Faut-il mettre en avant le nom de sa société ou de son produit ? Entre . com, . net, . fr, . tm, . fr, et peut-être bientôt . eu, que faut-il choisir ? Selon l’Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic), au mois d’avril 2000, 68 000 noms de domaines en . fr avaient été enregistrés. “ Nous n’avons pas l’ambition d’avoir un site de portée internationale. Nous sommes une petite entreprise localisée dans le Nord, et nous souhaitions créer un site pour nos clients. C’est pourquoi, nous n’avons pas envisagé de déposer un nom de domaine en . com “, témoigne Antoine Demouveaux, gérant de Roussel, PME spécialisée dans l’étanchéité des toitures et le traitement des sols en résine (neuf personnes et 7 millions de francs de chiffre d’affaires). Une opinion différente de celle du fleuriste le Bouquet Nantais (35 personnes et 24 millions de francs de chiffre d’affaires), qui jusqu’à récemment, jugeait inutile d’adopter un nom de domaine en . fr pour son site de vente de fleurs par Internet (www. bouquetnantais. com). Lors de sa création, le choix de l’extension a uniquement été guidé par des questions d’ordre financier, le dépôt d’un . fr étant plus cher qu’un . com.

Premier arrivé, premier servi

Aujourd’hui, 70 % des commandes enregistrées par le fleuriste proviennent de l’étranger. Un chiffre qui confirme l’importance du . com pour cette société. “J’ai malgré tout décidé de déposer aussi bouquetnantais. fr, parce que notre nom avait une forte connotation régionale et que le premier réflexe de nombre d’internautes devait être de nous chercher en . fr “, remarque Patricia Terrien, responsable de la communication de l’entreprise nantaise. “Nous n’avons pas eu le choix “, explique, pour sa part, Jean-Baptiste Stuchlik, consultant et responsable informatique de Geste, cabinet de conseil et d’études sur l’organisation du travail, (vingt personnes et 15 millions de francs de chiffre d’affaires). “geste. fr avait déjà été déposé par une autre société, nous avons donc été obligés de prendre le . com pour notre site web et notre messagerie “, ajoute Jean-Baptiste Stuchlik. Un cas qui n’est pas isolé, et contre lequel peu de recours existent. Car, selon ses propres termes, l’Afnic attribue les noms de domaines en suivant la règle du ” premier arrivé, premier servi “, à numéro de Kbis identique, sans tenir compte des termes génériques Établissement, SA, Père & Fils, etc. Ainsi, à l’image de Geste, pour la société Roussel, l’adresse roussel. fr était déjà utilisée. Le gérant pense donc déposer roussel-sarl. fr auprès de l’Afnic, mais après réflexion, Antoine Demouveaux préfère roussel-oxane. fr. “Nous sommes connus sous cette appellation dans toute la région. Pour utiliser ce nom, nous avons dû demander l’accord de la société Oxane qui détient la marque éponyme, et changer notre Kbis “, précise-t-il. La société Oxane a donné son accord sans difficulté. Une précaution indispensable, comme le prouve l’affaire Sony contre Alifax. Ce dernier, revendeur du premier, avait déposé le nom espaces-sony. com sans autorisation préalable de Sony. Le groupe nippon s’est donc retourné contre le distributeur français, lui demandant la somme de 2,5 millions de francs pour le préjudice subi et la restitution du nom de domaine.
Enfin, il ne faut pas oublier de respecter des règles simples. Le nom de domaine doit illustrer l’activité du site, de la société ou l’un de ses produits phares. Une fois le nom du site choisi, les démarches d’enregistrements sont assez simples, qu’il s’agisse d’un . fr ou d’un . com. La majorité des prestataires de services les prennent en charge. Pour le dépôt d’un . com, seuls quelques prestataires français ont été autorisés par l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), comme Oléane, Nordnet ou Internet-Fr.

24 heures après son dépôt, le nom de domaine est utilisable

Les SSII déposent donc les demandes auprès de ces organismes. Pour le dépôt d’un . fr, seuls les prestataires ayant passé une convention avec l’Afnic peuvent demander l’enregistrement de noms domaines sous . fr. Leur liste est disponible sur le site de l’Afnic ( www. nic. fr). Dans la majorité des cas, 24 heures après son dépôt, le nom de domaine est utilisable. Les coûts varient d’une dizaine de dollars (11 ?) à près d’une centaine (110 ?) par an, en fonction du prestataire et des offres associées au . com, les sociétés qui déposent de nombreux noms de domaines bénéficiant de tarifs dégressifs.

Le dépôt d’un nom de domaine en . fr est facturé 1 000 F

Les tarifs pour le dépôt d’un nom de domaine sous . fr varient, eux aussi, en fonction du prestataire, mais sont en moyenne de l’ordre de 1 000 F ht (152,45 ). Ces tarifs n’intègrent pas l’entretien du nom de domaine, qui coûte près d’une centaine de francs (15,25 ?). Une redevance annuelle dont l’oubli peut coûter cher. “Un lundi, nous avons eu des appels de certains clients, s’étonnant que nous ne répondions pas à leurs e-mails. Et pour cause : nous ne les recevions pas. Nous parvenions cependant à en envoyer encore. Le lendemain, la majorité de nos clients ont reçu des messages d’erreur ” Host Unknown “. En définitive, nous nous sommes rendu compte que notre prestataire de services avait oublié de payer la redevance et que notre nom de domaine, geste. com, était à nouveau disponible, sans que nous ayons été prévenus. Pendant près de quatre jours, il aurait pu être acheté par n’importe quelle société… Heureusement, ça n’a pas été le cas, et notre prestataire – avec lequel nous avons rompu notre contrat – a pu le racheter sans autre frais pour nous, mise à part l’indisponibilité de notre messagerie pendant une semaine “, raconte Jean-Baptiste Stuchlik.

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STÉPHANIE RENAULT