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De la difficulté de gérer plusieurs opérateurs

Le pli est pris : les entreprises de toutes tailles, de même que les administrations, ont aujourd’hui plusieurs fournisseurs télécoms, comme pour la plupart des autres commodités. Les fournisseurs multiples ne se gèrent cependant pas de la même façon pour la téléphonie fixe que pour les services de données.

Changer d’opérateur de téléphonie fixe est devenu très facile. Il suffit de reprogrammer la présélection du transporteur sur le PABX. Les entreprises de toutes tailles, de même que les administrations et les collectivités locales, sont donc de plus en plus nombreuses à en profiter, d’autant que les opérateurs alternatifs continuent de proposer des tarifs plus avantageux de 30 à 40 % que ceux de l’opérateur historique.Si le client a la chance de se trouver sur le passage d’une boucle optique métropolitaine alternative, explique Frédéric Pouligny, responsable du traitement des appels d’offres chez Cesmo (Paris), il pourra lui confier la totalité de ses appels sortants, locaux, nationaux, internationaux et fixes vers mobiles.Sinon, les choix sont beaucoup plus ouverts : on voit souvent des entreprises prendre un opérateur pour leurs appels nationaux, un autre pour leurs appels internationaux, un troisième pour leurs appels fixes vers mobiles et ne conserver France Télécom que pour les appels locaux.

L’occasion de mieux connaître ses trafics

Mais attention à ne pas trop saucissonner : trop d’opérateurs font perdre le bénéfice des réductions sur les volumes. Il faut également savoir que France Télécom reste imbattable dans la desserte des sites les plus décentralisés, et que la présélection du transporteur pour les appels fixes vers mobiles tendra à regrouper tous les appels non locaux sur un seul opérateur.Le changement d’opérateur, poursuit Frédéric Pouligny, est souvent l’occasion de mieux connaître ses consommations. Les nouveaux entrants proposent généralement des outils d’analyse statistique basés sur le web, toujours très appréciés.Mais gare ! Ces nouveaux entrants ne prévoient pas forcément dans leurs contrats des clauses de révision automatique de leurs tarifs. Ils ont du mal à fournir la facturation multisite ou la refacturation des consommations d’un site à un autre. Ils ne savent pas non plus facturer les communications locales, nationales et internationales séparément. Ces handicaps peuvent retarder les migrations et les déploiements.France Télécom est rarement le mieux disant sur les appels d’offres monosite. Il est manifestement entravé par l’obligation d’homologation tarifaire. Il se rattrape par contre sur les projets multi-sites, qui lui permettent de faire des offres sur mesure, plus agressives. “Après avoir perdu le premier appel d’offres, France Télécom remporte donc souvent le second, grâce à des propositions mieux étudiées “, observe le consultant du cabinet Cesmo.A noter également que la fourniture multiple exige de bien savoir coordonner les interventions techniques. La simple reprogrammation d’un PABX nécessite ainsi la synchronisation de trois acteurs : l’installateur téléphonique, l’opérateur alternatif et France Télécom lui-même.“Mais la téléphonie tend à devenir une commodité, explique Frédéric Pouligny. Quand on sait distinguer les opérateurs les uns des autres, quand on est familier des notions de crédit temps, la gestion multi-opérateur n’est pas plus compliquée que la gestion multifournisseur classique”.Rien de tel avec les services de données. Le changement d’opérateur est moins facile. Les coûts de migration sont plus importants. Il faut reconfigurer les liaisons, les routeurs… Les contrats sont signés le plus souvent pour trois ans. Le changement d’opérateur peut être motivé par des tarifs plus intéressants, mais bien davantage par le besoin de services plus simples ou, au contraire, de services complémentaires, ou encore par le besoin d’une meilleure qualité de service et des engagements plus fermes sur la disponibilité.Dans les appels d’offres ” données “, la compétition est aussi plus équilibrée.“France Télécom n’est pas systématiquement perdant, et il ny a pas non plus de gagnant systématique”, observe Frédéric Pouligny ( www.cesmo.fr).

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Jean-Claude Streicher