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Daniel Martin, conseiller spécial sur la cybercriminalité à l’OCDE (*) : “Pour la constitution d’un FBI de l’administration française “

Pour l’expert de l’Organisation de coopération et de développement économiques, le renseignement doit s’organiser transversalement.

La cybercriminalité peut-elle virer au cyberterrorisme ? Terrorisme vient de terreur, ce qui implique morts et sang. Le terme n’est certes pas approprié à un univers technologique. Il ne pourrait s’agir que d’actes de cybercriminalité dans la continuité d’un acte terroriste. Mais les conséquences n’en seraient pas moins graves : désorganiser les services de secours ou désorganiser les services financiers conjointement à un acte terroriste aurait des répercussions désastreuses sur nos sociétés modernes.Les menaces identifiées, quelles sont les moyens de lutte ? Compte tenu d’une menace à échelle internationale, la lutte est en premier lieu du ressort des services de renseignement. Mais le renseignement français est désorienté, car le monde politique ne fixe pas clairement les objectifs. Or, un tel service ne peut concentrer ses ressources que sur une cible désignée : savoir qui écouter, qui surveiller.Quel peut être l’impact des événements du 11 septembre ? Les attentats peuvent avoir pour conséquence directe de masquer les problèmes sur la cybercriminalité. Il paraît certain que la convention sur la cybercriminalité va en prendre un coup. Les services de renseignement vont demander plus de possibilités d’accès aux données des utilisateurs d’internet sur des durées plus longues. Les tenants de la position sécuritaire vont reprendre le dessus. Mais, en haut de la chaîne, le pouvoir de décision ne peut être que politique.
(*) Daniel Martin est chef de service à l’OCDE, membre fondateur de l’Institut international des hautes études de la cybercriminalité ( www.cybercriminstitut.org).

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Propos recueillis par Christophe Dupont